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LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION NE PEUT ENREGISTRER DE SUCC�S DURABLE SANS UNE SOCI�T� CIVILE PUISSANTE ET ORGANIS�E Remettre fondamentalement en cause les modalit�s d�exercice du pouvoir
La notion de soci�t� civile est de plus en plus controvers�e. Elle n�cessite des �claircissements et une d�finition plus appropri�e. La soci�t� civile peut cependant jouer un r�le important dans le renforcement du processus d�mocratique, surtout lorsque ce processus est en danger, comme en Alg�rie par exemple. Les exemples abondent o� la soci�t� civile est de plus en plus dynamique. Au sein de la soci�t�, se d�veloppe un esprit unitaire et de solidarit� autour d'objectifs communs partag�s par de nombreux syndicats autonomes et associations, objectifs de d�fense des droits humains, libert� de la presse et construction de la d�mocratie. Le concept de soci�t� civile est loin de faire l�unanimit�, les sp�cialistes en donnent diff�rentes d�finitions et compl�tent souvent leur approche par les notions de citoyennet�, d�ind�pendance et d�autonomie, notamment par rapport aux gouvernements en place et aux organisations partisanes. Mais tous reconnaissent que la soci�t� civile a une place privil�gi�e dans une d�mocratie. La lutte contre la corruption ne peut enregistrer de succ�s durable sans une soci�t� civile puissante et organis�e. Qu�est-ce que la soci�t� civile ? Qui la constitue ? La notion de soci�t� civile reste discut�e. On s�accorde toutefois � penser qu�elle comprend les organisations, structures et r�seaux qui, tout en op�rant � l��cart des pouvoirs l�gislatif, ex�cutif et judiciaire, communiquent avec eux de multiples fa�ons. Autrement dit, la soci�t� civile est compos�e des organisations et r�seaux qui op�rent en dehors de l�appareil de l��tat. Les caract�ristiques majeures des organisations de la soci�t� civile sont l�ind�pendance, l�autonomie, la d�marche non partisane et une ligne d�action ax�e sur la citoyennet�. Le plus important cependant, c�est l�effectivit� et la port�e de l�action men�e. La d�finition ne devrait donc pas constituer une obsession, d�autant que la soci�t� civile est devenue une r�alit� incontournable, expression d�une forte aspiration des citoyens � une d�mocratie participative. Le respect de l�obligation de rendre compte Nombre d�analystes politiques se sont int�ress�s � l�impact de la participation de la soci�t� civile � la gestion des affaires publiques. Ils attribuent la force de la d�mocratie � la prolif�ration et au dynamisme de milliers d�associations de citoyens poursuivant un but commun. Cependant, bien que beaucoup d�associations poursuivent les m�mes objectifs, la soci�t� civile se caract�rise essentiellement par sa diversit�. De nombreusese �tudes se sont pench�es sur la relation entre participation citoyenne et gestion publique. Elle montre que, dans les soci�t�s marqu�es par une forte participation � la vie publique, les citoyens sont plus exigeants sur le plan de l��thique et plus respectueux des r�gles d�organisation sociale. En exigeant la transparence dans la gestion des affaires publiques et le respect de l�obligation de rendre compte, la soci�t� civile remet fondamentalement en cause les modalit�s d�exercice du pouvoir. Dans de nombreux pays, la structure hi�rarchis�e et ferm�e des gouvernements autocratiques a donn� un coup d�arr�t au d�veloppement de la soci�t� civile. Elle a permis aux fonctionnaires d��voluer sans avoir � rendre compte de leur gestion. Les r�gimes militaires et non d�mocratiques en Europe, en Am�rique latine, en Asie et en Afrique, ne sont pas parvenus � g�rer sainement les affaires publiques, � garantir les libert�s civiles et � promouvoir le d�veloppement �conomique, si tant est que ces objectifs les pr�occupaient r�ellement. Leur �chec a g�n�r� d�importantes transformations dans le paysage politico-�conomique mondial. C�est ainsi que sont apparues des d�mocraties pluralistes, plus propices � la consolidation de la d�mocratie et au d�veloppement humain. Participation au processus d�cisionnel N�anmoins, dans les d�mocraties dites �mergentes, m�me les hommes politiques �de bonne volont� ont souvent n�glig� les principes de base de la d�mocratie participative. Par d�finition, la mise en �uvre de ces principes exige un d�bat public de fond sur les politiques � mener et une �coute attentive, � la fois des revendications des citoyens et des apports de la soci�t� civile, lors du processus de prise de d�cision. Or, l�Etat s�est montr� en g�n�ral r�ticent � coop�rer avec la soci�t� civile. Parfois, il la consid�re m�me comme une rivale, non seulement en termes de pouvoir et d�influence, mais aussi parce qu�elle peut recevoir de l�aide internationale, autrefois exclusivement r�serv�e � l�Etat. Cette attitude visant � marginaliser la soci�t� civile n�a pas favoris� l�institutionnalisation de la transparence et l�obligation de rendre compte aux citoyens, qui aurait permis l�instauration d�un climat de confiance. Le fait que la soci�t� civile soit elle-m�me en transition ne fait qu�ajouter � la complexit� de la t�che. Cependant, les deux derni�res d�cennies ont vu na�tre en Alg�rie un ph�nom�ne sans pr�c�dent, puisqu�une multitude d�organisations ont �merg� de la soci�t� civile pour promouvoir la d�mocratie, les droits humains, la solidarit� sociale, le d�veloppement durable, la d�fense de l�environnement, etc. M�me les organisations internationales de coop�ration ont pris conscience du fait que les institutions d�mocratiques �mergentes �taient fragiles lors des p�riodes de transition. Elles ont reconnu que les m�canismes de l��conomie de march� ne peuvent pas assurer l��galit� sociale et �conomique si la soci�t� civile n�est pas impliqu�e dans le processus d�cisionnel. La participation de la soci�t� civile � ce processus peut permettre de neutraliser les effets pervers d�une mise en �uvre incontr�l�e des r�gles de l��conomie lib�rale et contribuer ainsi � la consolidation des d�mocraties dites �mergentes. Le r�le de la soci�t� civile dans la lutte contre la corruption est renforc� par une citoyennet� active, agissant comme une v�ritable sentinelle de la vie publique. Cette citoyennet� inscrit sa d�marche dans un processus d�mocratique o� la libert� d�expression est consacr�e et o� le droit � l�information est une r�alit� quotidienne. Beaucoup de chantiers en perspective.