Le métier de potier est un métier d'artiste consistant à transformer l'argile pour obtenir divers objets dignes d'être appelées « objets d'art » à usage domestique. La poterie, un métier artisanal Ceux qui fabriquent la poterie sont en majorité des artisans qui cherchent la production en grande quantité des mêmes modèles d'objets de toutes sortes et des plus vendables. En réalité, il s'agit de reproduction de divers ustensiles les plus demandés sur le marché. Du temps où il n'existait pas d'ustensiles en métal, la poterie a vécu son ère de prospérité, et une pléthore d'artisans-potiers se chargeaient d'alimenter en divers objets à usage domestique, d'après les informations s'appuyant sur les déclarations de leurs aînés, jamais, on n'avait souffert de pénurie en plats, marmites, brocs, jarres à divers usages. La différence était dans les prix et la qualité des produits. Chaque vendeur était producteur. Il fallait savoir déceler les meilleurs produits dans un ensemble. Aujourd'hui, la quantité des objets en porcelaine s'est amoindrie, le nombre d'artisans s'est réduit. On produit encore de la poterie autant que la céramique. Il faut ouvrir une parenthèse pour dire que la céramique existait en Algérie, avant l'arrivée des Phéniciens. La production de poteries et céramiques ne s'arrêtera jamais, cela fait partie des arts traditionnels. Les cruches, surtout si elles sont bien faites, se vendent facilement comme objets décoratifs. Dans les régions d'Algérie prolifiques dans ce domaine, on organise des quinzaines artisanales où sont exposées les plus belles pièces en porcelaine comme en céramique pour le plaisir de les posséder. L'amour du traditionnel est tel que certains qui font la visite de ces quinzaines, achètent des services de table moins chers, ou des services à café, moins chers que ceux en porcelaine et plus sains. Les expositions de poteries anciennes Il y a eu des expositions intéressantes d'objets anciens en poterie comme il y en a eu pour d'autres arts, particulièrement la peinture pour aller à la découverte des artistes et des nouveaux genres picturaux. Pour la poterie, on a pu se rendre compte que toutes les régions d'Algérie ont eu, jadis leurs artisans et leurs artistes inventeurs. Dans une grande salle à la cité Sahraoui, près de Ben Aknoun, on a vu, il y a une dizaine d'années de cela, une exposition de poteries anciennes. Pour chaque type de poterie ou céramique, il y avait une fiche indiquant la provenance et l'année de production de l'objet, il manquait le nom de l'artisan. Quand on voit toutes ces dates et les régions d'où elles sont venues, on apprend quelque chose d'intéressant, que la poterie est un art pratiqué dans un grand nombre de régions, Tlemcen, Ghazaouet, Batna, Ouargla, Laghouat, Constantine, Vallée du Mzab, pour ne citer que quelques-unes. L'exposition n'a pas dû toucher toutes les régions ; mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a un riche patrimoine à sauvegarder dans ce domaine. Ce qu'on remarque lorsqu'on remarque en premier, c'est la nette différence dans les formes des objets et les dessins qui servent à les illustrer. C'est des poteries anciennes pour la plupart d'entre elles et façonnées avec habileté de manière à leur donner un caractère d'authenticité avec des matériaux locaux qui ont largement suffi pour obtenir toutes les qualités propres aux objets d'art : solidité, beauté, originalité. L'originalité est aussi une des qualités essentielle d'un ou d'un artisan qui travaille différemment par rapport aux autres, pour se démarquer et pour donner la preuve qu'il est capable d'innover dans un domaine où généralement certains ont l'habitude de faire du pastiche. Pasticher signifie imiter un artiste en tout point de vue ; ils ne se gênent pas que le public d'acheteurs ou d'acheteurs retrouvent le style d'un autre sur ses objets. Le vrai artisan est avant tout un artiste qui cherche à faire preuve d'originalité. Et c'est toujours l'originalité qui fait avancer un art et qui le maintient dans toutes les compétitions. (Suite et fin)