S'il fallait une énième preuve de la nature dictatoriale de la démocratie bourgeoise occidentale, elle nous est administrée par la gouvernance de Macron l'aigrefin. Son caractère s'aigrit et sa présidence se durcit au fur et à mesure de la multiplication de ses échecs électoraux et de ses débâcles financières. Et plus la fin de son règne se précise, plus sa politique se radicalise. Se caporalise. Plus que jamais, la démocratie bourgeoise est la feuille de vigne derrière laquelle se dissimule la dictature du capital. Si en période de «prospérité», la classe dominante occidentale, et donc française, arbore sereinement le masque hypocrite de la respectabilité «démocratique», en période de crise économique et institutionnelle, la même classe dominante dévoile son véritable visage hideux. Toute sa coutumière phraséologie libérale sur la démocratie, en un mot le respect des «droits de l'Homme», se métamorphose en son contraire. L'escroquerie électorale devient son mode de gouvernance. La manipulation politique et médiatique sa stratégie étatique machiavélique. L'intimidation, sa méthode de gestion barbouzienne. La calomnie son moyen de communication médiatique. La criminalisation des dissidents son mode fonctionnement normatif. L'incarcération sa technique de bannissement politique. L'arbitraire sa conduite procédurale judiciaire. Le mépris son expression naturelle. La forfaiture gouvernementale sa norme ordinaire et officielle. En France, le piétinement du suffrage des Français vient d'illustrer cette sinistre réalité. Macron vient de révéler au grand jour son machiavélisme présidentiel, son despotisme aristocratique. Pour preuve. La France légitime, celle du peuple et du prolétariat, vient de voter massivement pour les partis d'opposition, notamment le NFP. Pourtant, la France légale, celle du scrutin financier, élue par ailleurs par défaut à l'élection présidentielle (ironie de l'histoire, pour faire barrage au prétendu «fascisme» de la petite blonde inoffensive Marine Le Pen, alors que le fascisme était déjà royalement intronisé à l'Elysée, incarné par la politique terroriste répressive menée contre les mouvements sociaux et par les politiques terroristes de démantèlement des services publics et des «acquis sociaux») lui conteste sa victoire, lui vole son vote. En tout cas, cette France légale dévoile son essence foncièrement élitaire, son appartenance sociale bourgeoise, son caractère de classe, sa fonction dominatrice. Son imposture gouvernementale. Macron, avec son habituel mépris de classe, son caractère empreint d'arrogance et de condescendance, n'a pas hésité à piétiner le vote des millions d'électeurs. Autrement dit, Macron considère le peuple comme quantité négligeable. Son vote nul et non avenu. La France légale de Macron, fourvoyée par sa compromission avec le monde de la finance, vendue au capital mondial, responsable de la paupérisation généralisée, discréditée et disqualifiée avec sa politique oligarchique et autocratique, n'admet pas que la France légitime puisse voter pour des candidats antisystèmes, des partis d'opposition. Depuis son élection, Macron ne cesse de défaire la volonté législative de l'Assemblée, régenter le Parlement à coups de knout 49.3, d'oukases oligarchiques. Et, aujourd'hui, à coups d'autocratie, il lui assène le coup de grâce. Gageons que le combat des prolétaires de la France légitime initié ce 7 septembre, certes, cornaqué par des organisations politiques réformistes, axant leur stérile lutte processionnelle inoffensive et inopérante sur la défense de la démocratie bourgeoise fallacieuse, transcende dorénavant la vénielle question du déni démocratique pour s'étendre à l'ensemble des aspects de la vie. Une vie marquée par l'injustice sociale, la perte du pouvoir d'achat, la paupérisation, le chômage endémique, la flambée des prix, l'illégitimité du régime macroniste du fait de sa gouvernance despotique avérée, de son putsch présidentiel permanent. Actuellement, la France légitime rejette le pouvoir de Macron, l'oligarchie absolutiste macronienne. En particulier depuis le coup d'Etat parlementaire commis par Macron, le putsch présidentiel perpétré contre les députés du bloc arrivé en tête des élections législatives. Cela étant, la France légitime, opposée à la France légale minoritaire élitaire et corrompue, se doit d'exiger, non pas le respect de son suffrage, mais d'imposer une autre société. D'ériger son Parlement à ciel ouvert, c'est-à-dire d'occuper massivement la Rue, les lieux de production. De recouvrer, non quelque illusoire liberté, impossible sous le capitalisme. Mais sa dignité sociale, par l'anéantissement du système qui l'exploite, l'opprime. Le triomphe du mouvement de révolte de la France légitime dépend de sa capacité à se battre au-delà de la défense de la démocratie bourgeoise. Par-delà les rassemblements éphémères dans les centres-villes. Pour cela, le mouvement de contestation de la France légitime doit articuler sa lutte contre les rapports sociaux de domination capitaliste. La démocratie bourgeoise française de la France légale, qui vient de dévoiler son caractère de classe et ses innombrables crasses, s'est éteinte. La France légitime doit s'activer pour la remplacer par une démocratie populaire et autogestionnaire inscrite dans une perspective de rupture avec le capitalisme.