Pour le Medef, il ne faut «pas s'interdire de recourir à de la main-d'œuvre immigrée de manière très régulée et ciblée». «Il y a des métiers en tension, pour lesquels il faut commencer par mieux former nos jeunes mais in fine, ne pas s'interdire de recourir à tous niveaux de qualification de la main-d'œuvre immigrée, mais de manière très régulée, très ciblée» comme c'est le cas au Canada ou au Portugal, a affirmé Patrick Martin, président du Medef. Le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré lundi «prendre tous les moyens» pour faire «baisser l'immigration en France». «Je pense que l'immigration massive, ça n'est pas une chance pour la France», a appuyé l'ancien chef de file des sénateurs LR. «Il faut, dans ce débat, introduire une dimension économique et surtout démographique», a expliqué Patrick Martin. «Notre régime social est fondé sur l'emploi et les cotisations des entreprises et des salariés», a rappelé le président de l'organisation patronale regroupant 190 000 entreprises. Sans l'apport d'une main-d'œuvre immigrée, «saura-t-on financer notre modèle social ?». «Les métiers en tension» seront régularisés Au moment des débats sur le projet de loi immigration en décembre 2023, le patron du Medef avait lancé un appel à augmenter l'immigration pour lutter contre la pénurie de main-d'œuvre dans les métiers en tension. Disposition phare de la loi adoptée en décembre 2023, la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension est à la discrétion des préfets. «Je fais confiance aux préfets», a-t-il souligné, rappelant que son organisation était « contre les sans-papiers». «Sur le plan humain, sur le plan des distorsions de concurrence, c'est inadmissible», a-t-il résumé.