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Les tensions géostratégiques au Moyen-Orient et leurs impacts sur une croissance de l'économie mondiale fragile via le cours des hydrocarbures Economie
Le contrôle de l'énergie autant que l'eau (l'or bleu) est au cœur de la sécurité des nations et, le monde entre 2025/2030/2050, est à l'aube d'une profonde reconfiguration des relations internationales, tant sur le plan géostratégique, militaire qu'économique. Les tensions au Moyen-Orient et les perspectives de l'économie mondiale interpellent l'Algérie, fortement connectée aux réseaux mondiaux dont les importations de matières premières et équipements, tant pour les entreprises publiques que privées représentent environ 85% en 2023, idem pour 2024, le taux d'intégration ne dépassant pas 15%, sans compter une fraction des biens finis pour la consommation des ménages, et dont les recettes en devises proviennent des hydrocarbures pour environ 98%. Selon les données, tant de la Banque, d'Algérie que les statistiques douanières, si on inclut les dérivées d'hydrocarbures comptabilisés dans la rubrique hors hydrocarbures pour 67%, dont le montant en valeur, il serait intéressant de voir l'évolution en volume, a été de 5,01 milliards de dollars en 2023 contre 6,9 milliards de dollars en 2022. J'aborderai cette présente contribution en trois parties interdépendantes. Premièrement, les perspectives de la croissance de l'économe mondiale, facteur déterminant de la demande d'hydrocarbures, qui est actuellement extrêmement fragile ; deuxièmement, les principales réserves prouvées de gaz et de pétrole et troisièmement, les impacts des tensions au Moyen-Orient, notamment le conflit Iran/Israël sur les cours des hydrocarbures qui menace la croissance future l'économie mondiale.La fermeture du détroit d'Ormuz affecterait le transit du gaz et du pétrole, car « porte de sortie » du pétrole de la région du Golfe qui compte 5 des 10 plus gros producteurs du pétrole au monde localisés au Moyen-Orient comme mis en relief précédemment, où transitent plus de 30% des produits pétroliers dont plus de 20% du GNL. Le détroit d'Ormuz constitue une des principales voie de navigation connectant les pays pétroliers du Moyen-Orient avec les marchés asiatiques, européen et nord-américain, et l'idée de canalisations pour le contourner exigerait un investissement colossal. En 2022, environ 21 millions de barils de brut y circulaient quotidiennement, selon l'Agence américaine de l'Energie (EIA). Il faut également tenir compte des tensions en mer Rouge, où 12 % du commerce mondial de marchandises, une voie de transit qui concentre 30% du trafic mondial de conteneurs et environ 8% de produits pétroliers, qui ont fait augmenter le coût du transport maritime du transport entre 15 et 20%. Conjointement aux tensions en mer Rouge, avec la fermeture du détroit d'Ormuz, le prix du baril dépasserait les 100/120 dollars, et le prix du GNL doublerait, voire triplerait, accentuant l'inflation mondiale, où selon le FMI, une hausse de 20/25 % du prix du pétrole/gaz entraînerait une hausse de l'inflation entre 0,8% et 1%. Et par ricochet, accroîtrait le coût des marchandises, les pays pétroliers mono exportateurs et gros importateurs, perdant plus que ce qu'ils ont gagné et d'une manière générale menacerait la croissance de l'économie mondiale, y compris la Chine, un des plus gros importateur d'hydrocarbures. En conclusion, des pourparlers sont actuellement en cours pour éviter un embrasement de la région qui affecterait le cours du pétrole et du gaz, principales sources d'énergie au niveau mondial. Selon Energy Institute, la production mondiale d'énergie commercialisée était en 2023, de 620 EJ, en progression de 15,3 % depuis 2013, se répartissant en 31,7 % de pétrole, 26,5 % de charbon, 23,3 % de gaz naturel, 4,0 %, pour le nucléaire et 14,6% d'énergies renouvelables dont l'hydroélectricité 6,4%, éolien, solaire, biomasse, géothermie et biocarburants 8,2%. Aussi, je ne pense pas, après analyse et consultation de nombreux experts internationaux, sauf en cas d'imitatives suicidaires, contrairement à certaines supputations à des tensions énergétiques de grandes ampleurs, aucun pays n'ayant intérêt à une généralisation du conflit au Moyen-Orient : ni les pays du Golfe, ni l'Iran qui a besoin de ressources financières du fait de vives tensions sociales internes et qui menacerait son programme nucléaire, ni les grandes puissances dont la Chine, un des plus gros importateur d'hydrocarbures, ni Israël, sous la pression des USA dont le président américain a mis en garde Israël le 3 octobre 2024 contre les attaques sur des sites pétroliers dont d'ailleurs les grandes compagnies américaines sont présentes dans la région. Professeur des universités Expert international Abderrahmane Mebtoul