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Les tensions géostratégiques au Moyen-Orient et leurs impacts sur une croissance de l'économie mondiale fragile via le cours des hydrocarbures
Energie
Publié dans La Nouvelle République le 22 - 10 - 2024

Le contrôle de l'énergie autant que l'eau, l'or bleu, est au cœur de la sécurité des nations ; et le monde, entre 2025/2030/2050, est à l'aube d'une profonde reconfiguration des relations internationales, tant sur le plan géostratégique, militaire qu'économique. Les tensions au Moyen-Orient et les perspectives de l'économie mondiale interpellent l'Algérie fortement connectée aux réseaux mondiaux dont les importations de matières premières et équipements, tant pour les entreprises publiques que privées représentent environ 85% en 2023, idem pour 2024, le taux d'intégration ne dépassant pas 15%, sans compter une fraction des biens finis pour la consommation des ménages, et dont les recettes en devises proviennent des hydrocarbures pour environ 98%, selon les données, tant de la Banque d'Algérie que les statistiques douanières, si on inclut les dérivées d'hydrocarbures comptabilisés dans la rubrique «hors hydrocarbures» pour 67%, dont le montant en valeur (il serait intéressant de voir l'évolution en volume), a été de 5,01 milliards de dollars en 2023, contre 6,9 milliards de dollars en 2022. Nous avons ainsi pour les réserves (à ne pas confondre avec la production et les exportations fonction du rythme et du coût d'extraction et de l'évolution du vecteur prix international très fluctuant, pouvant découvrir des milliards de mètres cubes mais non rentables financièrement(idem pour le pétrole) : Russie 37 400 milliards de mètres cubes gazeux -Iran 32 100- Qatar 24700- Turkménistan 13600- Usa 12600- Chine 8400- Venezuela 6300- Arabie Saoudite 6000- Emiraties 5900- Pour l'Afrique, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), l'Afrique détient plus de 5 000 milliards de m3 de réserves de gaz naturel inexploitées Nigeria 5500, Mozambique 4500- Algérie 2400 Libye 1500 et loin Sénégal/Mauritanie 450 -Gabon 29 milliards de mètres cubes gazeux. Qu'en est-il des réserves de pétrole ? En 2023, les réserves mondiales de pétrole étaient estimées à plus de 1.569 milliards de barils. Outre les réserves prouvées de pétrole de la Norvège estimées par l'Agence fédérale allemande pour les sciences de la terre et les matières premières (BGR) à 934 Mt (millions de tonnes) fin 2022, soit 0,2 % des réserves mondiales, et le Venezuela (pétrole lourd) 315 milliards de barils , le Canada 172, la Russie 80 et les USA, 43,8 milliards de barils, le magazine Oil & Gas Journal pour la liste des pays du Moyen Orient qui détiennent les plus importantes réserves de pétrole en 2023, exprimées en milliards de barils donne classement suivant : :Arabie Saoudite : 267,19 milliards de barils- Iran 200 milliards de barils, -l'Irak : 145,01 milliards de barils – Emirats arabes unis : 113 milliards de barils – Koweït : 101,5 milliards de barils -Qatar : 25,24 milliards de barils -Sultanat d'Oman : 4,90 milliards de barils- Egypte : 3,30 milliards de barils- Oman 5,7 milliards de barils, -le Yémen : 3,00 milliards de barils. Pour les pays du Maghreb et l'Afrique nous avons la Libye 48,36 milliards de barils, l'Algérie : 12,20 milliards de baril, le Nigeria 37 milliards de barils, l'Angola 7,78 , le Soudan 5 et le Sénégal 2,5 milliards de barils .
3.-Les impacts des tensions au Moyen- Orient Iran/Israël sur le cours des hydrocarbures via le rôle stratégique du détroit d'Ormuz
Selon la fondation de la recherche scientifique Paris, l'Egypte, Israël, Chypre et la Palestine via les champs gaziers de Gaza Marine 1 et 2, identifiés depuis 1999, possédant des réserves extractibles estimées à environ 35 milliards de mètres cubes gazeux avec une capacité annuelle de production de 1,5 milliard de m3 sur une période de 12 ans, pour cet espace, y ont jusqu'à présent découvert près de 2 000 milliards de m3 de gaz naturel et le même volume, ou presque, serait encore enfoui sous le plateau continental du bassin levantin, ce qui pourrait également expliquer, en partie, les tensions actuelles pour contrôler ces réserves – Comme je viens de le noter dans une contribution internationale à Financial Afrik, le 7 octobre 2024, après avoir franchi la barre de 80 dollars le cours du Brent, les bourses constatant qu'il n'y a pas eu à ce stade d'attaque israélienne sur l'Iran, sur fond de déception liée à la relance en Chine, le 10 octobre 2024 a été coté à de 77,45 dollars le Brent ( 70,83 euros) et 74,14 le Wit ( 67,80 euros), une augmentation entre 2/3 dollars , après les tensions entre l'Iran et Israël, et le prix de cession du gaz toujours bas, qui répond à d'autres critères du fait de la prépondérance des canalisations environ 65% du marché segmenté géographiquement, avec des contrats à moyen et long terme, août/ début octobre 2024, entre 34.317 et 40.731€/MWh et pour les contrats de l'année 2025, à 37.489€/MWh. Les tensions géostratégiques avec la transition énergétique et la croissance de l'économie mondiale sont les principaux déterminants des prix des hydrocarbures traditionnels gaz et pétrole. Le conflit en Ukraine a bouleversé toute la carte énergétique avec la décision du G7 plus l'Australie de plafonner prix du pétrole par voie maritime à 60 dollars le baril et les dérivées à compter de février 2023, ainsi que la décision de la commission européenne de plafonner le prix du gaz à 180 dollars le mégawattheure, la Russie pour contourner les sanctions comme l'Iran se tournant vers l'Asie, remettant en cause la stratégie expansionniste russe avant ces conflits, à travers le North Stream et le South Stream d'une capacité de plus de 125 milliards de mètres cubes gazeux pour approvisionner l'Europe, étant passé de plus de 45% avant les tensions à 17% en 2023. Comme mis en relief précédemment, les pays du Moyen Orient recèlent une grandes réserves de pétrole et de gaz inégalement répartis avec des populations différentes : pour 2023, Egypte 105 millions , Iran 90 millions d'habitants, Arabie saoudite ,33 millions Emiraties 10 millions, Oman 5 millions et le Qatar estimation FMI 2,8 millions Tout conflit risque d'affecter la production., 60 % des «super-géants» sont au Moyen-Orient et représentant 40 % des réserves prouvées de la planète où les 2/3 des réserves mondiales de pétrole sont concentrées au Moyen-Orient. Plus de 871 milliards de barils en 2022/2023. Pour le gaz traditionnel le Moyen-Orient en 2023 concentre selon le site Antargaz 40,3%des réserves de gaz prouvées soit 75,8 milliers de milliards de mètres cubes gazeux.
– Les tensions au Moyen Orient ont montré l'importance du détroit d'Ormuz contrôlé par l'Iran, situé au sud -est de Bandar Abbas avec des pays frontaliers qui sont au nord l'Iran, et au Sud-est les Emirats arabes unis, depuis Jazirah al Hammra , suivis du sultanat d'Oman d'une largeur d'une trentaine de milles marins (55 km) avec un tracé de deux couloirs de navigation de deux milles (3,5 km) de large chacun, l'un montant, l'autre descendant, les couloirs de navigation étant séparés par un couloir tampon de deux mille, bien que ses rails de navigation sont considérés comme étroits pour les supertankers, pour les porte-conteneurs ainsi que pour les méthaniers géants contemporains. Avec Gibraltar, le Bosphore, Malacca et le canal de Suez, il est un des grands détroits de la planète. situé sur une très ancienne route commerciale entre l'Asie, la Méditerranée et l'Euro permettant le passage du golfe Persique au golfe d'Oman, puis à la mer d'Arabie et à l'océan Indien. La fermeture du détroit de D'Ormuz, affecterait le transit du gaz et du pétrole car « porte de sortie » du pétrole de la région du Golfe qui compte 5 des 10 plus gros producteurs du pétrole au monde localisé au Moyen Orient comme mis en relief précédemment, où transitent plus de 30% des produits pétroliers dont plus de 20% du GNL.
Le détroit d'Ormuz constitue une des principales voie de navigation connectant les pays pétroliers du Moyen Orient avec les marchés asiatiques, européen et nord-américain, et l'idée de canalisations pour le contourner exigerait un investissement colossal En 2022 environ 21 millions de barils de brut y circulaient quotidiennement, selon l'Agence américaine de l'Energie (EIA). Il faut également tenir compte des tensions en mer Rouge, où 12 % du commerce mondial de marchandises, une voie de transit qui concentre 30% du trafic mondial de conteneurs et environ 8% de produits pétroliers, qui ont fait augmenter le coût du transport maritime du transport entre 15/20%. Conjointement aux tensions en mer rouge, avec la fermeture du détroit d'Ormuz, le prix du baril dépasserait les 100/120 dollars et le prix du GNL doublerait voire triplerait, accentuant l'inflation mondiale où selon le FMI, une hausse de 20/25 % du prix du pétrole/gaz entraînerait une hausse de l'inflation entre 0,8% et 1%. et par ricochet accroîtrait le coût des marchandises, les pays pétroliers mono exportateurs et gros importateurs, perdant plus que ce qu'ils ont gagné et d'une manière générale menacerait la croissance de l'économie mondiale y compris la Chine, un des plus gros importateur d'hydrocarbures.
En conclusion, des pourparlers sont actuellement en cours pour éviter un embrasement de la région qui affecterait le cours du pétrole et du gaz, principales sources d'énergie au niveau mondial. Selon Energy Institute la production mondiale d'énergie commercialisée était en 2023, de 620 EJ, en progression de 15,3 % depuis 2013, se répartissant en 31,7 % de pétrole, 26,5 % de charbon, , 23,3 % de gaz naturel, 4,0 %, pour le nucléaire et 14,6% d'énergies renouvelables dont l'hydroélectricité 6,4%, éolien, solaire, biomasse, géothermie et biocarburants 8,2% .Aussi , je ne pense pas, après analyse et consultation de nombreux experts internationaux, sauf en cas d'imitatives suicidaires, contrairement à certaines supputations à des tensions énergétiques de grandes ampleurs, aucun pays n'ayant intérêt à une généralisation du conflit au Moyen Orient : ni les pays du Golfe , ni l'Iran qui a besoin de ressources financières du fait de vives tensions sociales internes et qui menacerait son programme nucléaire, ni les grandes puissances dont la Chine, un des plus gros importateur d'hydrocarbures, ni Israël ,sous la pression des USA dont le président américain a mis en garde Israël le 03 octobre 2024 contre les attaques sur des sites pétroliers dont d'ailleurs les grandes compagnies américaines sont présentes dans la région.
En conclusion, depuis de longues années, je suis convaincu, avec de nombreux intellectuels de différentes sensibilités et nationalités dont des amis juifs qu'il ne faut pas assimiler au sionisme que s'impose la tolérance loin de la culture de la haine. L'ère des confrontations n'a eu cours que parce que les extrémismes ont prévalu dans un environnement fait de suspicion et d'exclusion. Le dialogue est al vertu de la bonne gouvernance. Connaître l'Autre, c'est aller vers lui, c'est le comprendre, mieux le connaître et ce afin de favoriser le dialogue de civilisations. Malgré le drame auquel nous assistons actuellement au Moyen-Orient et dans d'autres contrées du monde, l'histoire millénaire a montré que la symbiose des apports l'Orient et de l'Occident ont favorisé le dialogue des cultures et des civilisations avec des prospérités et des déclins, montrant qu'aucune civilisation n 'est supérieure à une autre.
Le devenir d'un monde multipolaire, conditionne largement la réussite de cette grande entreprise de cohabitation entre les peuples, qui interpelle notre conscience commune. Il appartiendra pour l'Algérie, au nouveau gouvernement qui selon le président de la république devrait être mis en place courant décembre 2024, d'avoir une planification stratégique tenant compte des nouvelles mutations mondiales avec l'apparition de nouvelles filières et reposant sur la transition énergétique( les impacts du réchauffement climatique n'est pas une vue de l'esprit mais une amère réalité) et numérique dont l'intelligence artificielle qui bouleversera la gestion des institutions civiles et militaire , des entreprises, le comportement des ménages et la future structure de l'emploi, et des aspirations profondes de la société, loin des actions conjoncturelles de court terme, afin de permettre le développement économique conciliant l'efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale. Existant un lien dialectique entre sécurité nationale et développement, n'existant pas de sentiment dans les relations internationales, une Nation est respecté que si elle a une économie forte. Pour terminer à la veille du 01 novembre 1954, je souhaite bonheur et prospérité à notre chère patrie, l'Algérie et je tiens à rendre hommage à nos valeureux martyrs et à l'ANP et aux forces de sécurité pour leurs efforts inlassables pour protéger la Nation.
Professeur des universités
Expert international
Abderrahmane Mebtoul


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