Les cancéreux du centre anticancer (CAC) de la wilaya de Blida vivent le calvaire. Tous les malades sont orientés vers d'autres wilayas du pays, comme par exmple, Béchar, Ouargla, Batna ou Oued Souf, pour cause d'arrêt technique qui va durer plus de 6 mois. Selon le docteur Belechehab, ces wilayas accordent des rendez-vous d'une année et demie au minimum pour une séance de radiothérapie. Le service de radiothérapie de Blida accueille une moyenne de 500 lettres de recommandation médicale par semaine, pour des séances de radiothérapie au profit des malades ayant subi des interventions chirurgicales complexes (en majorité des ablations tumorales), a indiqué le docteur Belalechabe. « Malheureusement, ce traitement ne se fait pas selon le vouloir du médecin, ni le désir du malade », a-t-elle déploré, évoquant de longues listes d'attente, qui contraignent les malades à des attentes d'une durée entre six mois et une année. Les longs mois d'attente exposent les malades au danger, notamment pour les cas ayant subi des interventions, requérant un traitement par radiothérapie dans une durée n'excédant pas les trois semaines, selon la praticienne. Sachant que ce même malade doit attendre pour des périodes de plus de six mois, est-il déploré. « S'il est vrai que les durées d'attente ont été considérablement réduites ces dernières années, il n'en demeure pas moins que l'Algérie reste à la traîne des normes mondiales prescrites en matière de traitement par radiothérapie », a encore souligné le Dr Belechehabe, plaidant pour des solutions urgentes à cette situation. La responsable du CAC de Blida, Hadher. B., a affirmé la prise en charge, dans les délais requis, des malades au niveau de la totalité des services de la structure (oncologie, chimiothérapie, chirurgie, et hémopathie), exception faite du service de radiothérapie, accusant une forte surcharge, à l'origine, selon lui, des retards mis dans les rendez vous. Besoin pressant pour de nouveaux équipements. La responsable a opté pour le renouvèlement des équipements du service et son renforcement en ressources humaines qualifiées. Le service compte trois accélérateurs linéaires acquis depuis 2006, qui sont hors service, qui ont déjà fait leurs épreuves avec plus 40.000 séances effectuées en 2024, a fait savoir la directrice. Elle a fait part de l'engagement pris par la tutelle pour l'acquisition d'un nouvel accélérateur, qui sera d'une contribution certaine dans la réduction de la pression sur le service, est-il escompté. Elle a, néanmoins, soutenu l'impératif d'accompagner ce nouvel accélérateur par un nouveau staff en charge de son fonctionnement, car le service accuse également un manque en médecins et agents paramédicaux, a-t-elle signalée. Confirmant la pression extrême exercée sur les trois accélérateurs disponibles au sein du service, «nous avons assuré plus de 200 malades, ce qui a multiplié encore plus les pannes des équipements contraignant à retarder les séances et partant, à allonger les délais d'attente des malades, a-t-elle déplorée. Quant au docteur Nacima D., coordinateur médical au sein du même service, il a exprimé ses regrets de voir des malades supplier pour l'obtention d'un traitement. « Ceci nous attriste beaucoup », a-t-elle ajoutée, car « il est du devoir de l'Etat d'assurer tous les moyens matériels et humains nécessités pour la prise en charge des malades, d'une part, et pour la réduction de la pression exercée sur le centre de Blida, d'autre part », a-t-il estimé. Le nombre de malades pris en charge au niveau du service de radiothérapie du CAC de Blida est en hausse, a indiqué le ce responsable, signalant, à titre indicatif, que 1500 cas de cancer du sein ont été traités en 2023 contre 1001 cas en 2022, plaidant pour un élargissement du réseau des structures de prise en charge de cette maladie dans le nord du pays.