Un autre exemple de la sauvagerie des expéditions punitives de l'armée coloniale. Le village tunisien de Sakiet Sidi Youcef, cible d'une attaque perpétrée le 8 février 1958 par l'aviation française, faisant des dizaines de morts et des centaines de blessés, est un autre exemple de la barbarie du colonialisme français et de ses expéditions punitives contre tous les appuis de l'Armée de libération nationale (ALN) dans son combat contre l'occupation. Sakiet Sidi Youcef, petit bourg situé tout près de la frontière algéro-tunisienne, à un peu plus de 40 km de Souk Ahras et à un jet de pierre de la commune de Heddada, qui relève actuellement de la wilaya de Souk Ahras, constituait un refuge idéal pour les Moudjahidine algériens. Le village tunisien était devenu, dès lors, une cible permanente des forces de l'occupation française qui l'ont pilonné en représailles à ses habitants que la France coloniale entendait punir pour leur solidarité et leur soutien à la Révolution algérienne. Selon des historiens, Sakiet Sidi Youcef avait fait l'objet de deux attaques : la première les 1er et 2 octobre 1957 et la deuxième le 30 janvier 1958. Ces deux attaques ont constitué le prélude à un massacre plus odieux au cours duquel beaucoup de sang a coulé, illustrant la brutalité de l'occupation. Pour l'armée coloniale française, devant l'important soutien que la Révolution algérienne recevait de la part des différentes composantes politiques et civiles en Tunisie, il fallait planifier une attaque d'envergure pour provoquer une rupture entre les deux peuples et dissuader les Tunisiens à soutenir la Guerre de libération nationale.