Ah, la grande comédie du renseignement à la française ! Voilà une production qui mériterait un César dans la catégorie « Naïveté Spectaculaire ». Nos amis de la DGSE, visiblement inspirés par les meilleures heures du cinéma comique français, nous gratifient d'une performance digne des plus grands moments de « La Grande Vadrouille », mais sans le talent.Imaginez un peu le tableau : des agents des services algériens, héritiers du redoutable MALG, ces maîtres de l'ombre qui ont fait trembler les meilleurs services du monde, soudainement transformés en bavards compulsifs au téléphone, distribuant les confidences comme des petits pains dans un consulat. C'est à peu près aussi crédible qu'un chameau faisant du ski nautique dans le port d'Alger. La mise en scène de France 2, avec ses « enregistrements exclusifs » et ses « cadres » mystérieux du ministère de l'Intérieur algérien, relève plus du « Dîner de Cons » que du « Bureau des Légendes ». On se croirait dans un mauvais remake de « Corned Beef », mais même Gérard Jugnot n'aurait pas osé un scénario aussi peu crédible. Les services algériens, connus pour leur mutisme légendaire et leur paranoïa justifiée envers toute forme de technologie compromettante, se retrouvent dépeints comme des agents de la Série Z qui confieraient leurs secrets d'Etat à des journalistes français par téléphone. Pourquoi pas organiser directement leurs réunions top secrètes en direct sur TikTok pendant qu'on y est ? Cette tentative désespérée de contre-attaque médiatique sent la panique et l'amateurisme à plein nez. C'est l'équivalent stratégique d'essayer d'impressionner un maître d'échecs en jouant au pouilleux avec des cartes marquées. Pendant que les services algériens tissent patiemment leur toile dans l'ombre, la DGSE et ses amis du MAK nous offrent un spectacle de guignols digne des meilleures heures du Théâtre de Guignol, mais sans les marionnettes – quoique... L'arroseur arrosé ? C'est plutôt le pompier pyromane qui s'est aspergé d'essence en pensant tenir un extincteur. Cette opération restera dans les annales des services secrets comme le parfait exemple de ce qu'il ne faut pas faire quand on veut jouer dans la cour des grands. C'est un peu comme si on envoyait Louis de Funès infiltrer le KGB – au moins, lui, nous aurait fait rire intentionnellement. Et que dire de cette collaboration avec le MAK ? C'est comme essayer d'impressionner un lion avec un chat de gouttière qui se prend pour un tigre. Les services français semblent avoir confondu le manuel du parfait espion avec « L'Espionnage pour les Nuls », édition soldes. En conclusion, cette pitoyable tentative de revanche nous rappelle que dans le grand théâtre de l'espionnage international, certains feraient mieux de rester dans les coulisses plutôt que de monter sur scène pour nous offrir un one-man-show involontairement comique. Comme dirait l'autre, quand on veut faire de l'espionnage mais qu'on a le talent de Jacques , mieux vaut se reconvertir dans la colombophilie.