L'image de M. Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères algérien, prise lors d'un sommet arabe au Caire, en dit long sur l'état du monde arabe. Son regard, empreint de lassitude et de résignation, résume à lui seul des décennies de trahisons et d'abandons. La cause palestinienne, autrefois sacrée et portée par des nations entières, est aujourd'hui bradée par certaines oligarchies arabes aux ordres de Washington et de l'entité sioniste. Le monde arabe n'est plus qu'une mosaïque de régimes divisés, rongés par des intérêts personnels et des allégeances étrangères. Loin de l'époque où les dirigeants arabes affichaient une solidarité sans faille avec le peuple palestinien, nous assistons désormais à une normalisation rampante avec l'occupant, sous prétexte de « réalisme diplomatique ». Des accords sont signés, des alliances stratégiques se nouent, et les discours de soutien se vident de toute substance. Pendant ce temps, les Palestiniens continuent de subir l'oppression, les bombardements et l'expropriation de leurs terres, dans une indifférence quasi générale. L'Algérie, fidèle à ses principes révolutionnaires, demeure l'un des derniers bastions de la cause palestinienne. Elle refuse de céder aux pressions et maintient son engagement historique envers la lutte du peuple palestinien. Mais dans un monde où la realpolitik prime sur la morale, l'Algérie se retrouve bien seule face à l'effritement de la solidarité arabe. Cette image du ministre algérien traduit donc bien plus qu'un simple moment de lassitude. Elle incarne le désenchantement d'un peuple qui voit, impuissant, ses frères vendre la cause qu'ils prétendaient défendre. Elle reflète l'hypocrisie d'un monde arabe où certains dirigeants préfèrent les poignées de main avec les bourreaux du peuple palestinien plutôt que le soutien aux opprimés. Pourtant, l'histoire retiendra ceux qui ont résisté et ceux qui ont trahi. La Palestine vivra, malgré les trahisons. Et ceux qui l'ont abandonnée porteront, tôt ou tard, le poids de leur reniement.