Le président de la Fédération française de football Jean-Pierre Escalettes a indiqué vendredi avoir reproché au sélectionneur des Bleus Raymond Domenech de «ferrailler avec la presse», expliquant qu'il avait «encore des progrès à faire» dans sa communication. «La communication de Raymond Domenech ? Il y a encore des progrès à faire», a dit Escalettes qui a annoncé également, à l'issue du conseil fédéral de la FFF, qu'il se présentait à sa propre succession. «Si je suis professeur (il enseignait l'anglais, NDLR), je dis : peut mieux faire». «Nous avons eu une discussion extrêmement franche ce matin avec Raymond Domenech, certaines personnes ont dit exactement à Raymond : Voilà ce que je te reproche. Moi j'ai eu une discussion personnelle avec lui, pour lui demander d'aller plus loin dans la communication». Maintenu à son poste le 3 juillet par le même conseil fédéral après le fiasco de l'Euro-2008, le sélectionneur français, coutumier des passes d'armes avec les journalistes lors des conférences de presse, avait notamment assuré qu'il ferait un effort dans sa communication. Domenech, très critiqué dans la presse pour son attitude et pour les résultats des Bleus, avait entamé mardi sa conférence de presse précédent France-Serbie en s'adressant ainsi aux journalistes: «Heureusement que les lois d'exception et la guillotine n'existent plus, sinon certains parmi vous se feraient un malin plaisir de m'envoyer sur l'échaffaud...» Au sujet des trois buts concédés sur coups de pied arrêtés en Autriche lors du premier match des qualifications au Mondial-2010 (3-1), le sélectionneur avait lâché: «A part monter sur des escabeaux pour monter sur la tête des grands gabarits...» Aux journalistes qui lui demandaient s'il avait été reproché à Domenech l'emploi des mots «guillotine» ou «lois d'exception», Jean-Pierre Escalettes a répondu: «le mot escabeau a été prononcé, mais pas de guillotine, pas de 14 juillet 1789...». Escalettes, qui a milité pour le maintien de Domenech à son poste, a réfuté l'idée que le sélectionneur puisse délibérément narguer la presse et le conseil fédéral. «Non, je ne pense pas, a dit le président. Raymond Domenech est un homme que je connais bien, il n'a pas cette attitude. Ferrailler avec la presse ne me paraît pas bon».