Le Premier ministre français n'a, en réalité, fait que réitérer un «voeu» de son président Nicolas Sarkozy. Le rapprochement entre Sonatrach et le français GDF fait du chemin. Le nouveau Premier ministre, François Fillon, vient de relancer le projet. «L'idée de la fusion GDF-Suez est une idée valable et que je ne rejette pas», mais «il y a d'autres options». Il fait allusion au partenariat avec Sonatrach. Plus explicite, Fillon qui s'exprimait, hier sur radio Europe1 n'écarte pas, en effet, si jamais la fusion EDF-GDF capoterait, de recourir à Sonatrach. «On peut encore se donner quelques semaines», a déclaré M.Fillon, fixant l'échéance à fin juin, début juillet. Le Premier ministre français n'a, en réalité, fait que réitérer un «voeu» de son président, Nicolas Sarkozy, qui, lors de la campagne électorale, comptant pour la dernière présidentielle, avait évoqué un partenariat entre GDF et Sonatrach pour sécuriser l'approvisionnement en gaz de la France, son entourage parlant de la création d'un «grand groupe gazier euro-africain». Sonatrach y avait coupé court en jugeant un tel projet «économiquement irréalisable et politiquement incorrect». Une déclaration qui émane d'un haut responsable de la compagnie algérienne, cité par le quotidien économique français La Tribune. «Sonatrach ne voit pas l'avantage qu'elle pourrait tirer d'un tel projet. Elle souhaite être présente dans toute l'Europe et non se lier à un seul partenaire», indique le même responsable. Le donnant-donnant, notamment l'alliance entre Sonatrach et GDF, en échange d'une aide française pour développer le nucléaire algérien ne séduit pas Alger. Le même responsable relève avec justesse que «l'Algérie ne manque pas de propositions en la matière». Pour rappel, Nicolas Sarkozy avait indiqué, en mars, en pleine campagne présidentielle, qu'il préférait une alliance entre Sonatrach et GDF à une fusion entre GDF et Suez, et ce, dans la perspective de «créer un grand groupe gazier euro-africain» et «sécuriser par là, l'approvisionnement de la France». Tandis que le président-directeur général de GDF, Jean-François Cirelli, avait affirmé que son groupe n'avait pas pour projet «une alliance capitalistique avec un fournisseur» comme Sonatrach. Il convient de rappeler que la France, échaudée par la crise gazière entre Moscou et Tbilissi, et qui veut assurer, à moyen terme, ses approvisionnements en gaz naturel, accorde à la coopération en matière énergétique une importance capitale. C'est d'ailleurs, le gros morceau de cette visite, qui sera ponctuée de la signature entre Sonatrach et Gaz de France (GDF) de deux contrats gaziers. Le premier contrat porte sur la vente de gaz naturel algérien à travers le gazoduc algéro-espagnol Medgaz, et le second, sur la réservation par Sonatrach d'une capacité de regazéification sur le terminal de Montoir (bassin parisien). A noter que le futur gazoduc Medgaz qui reliera, à compter de la fin 2008, Beni Saf à Almeria (Espagne), impliquera le groupe GDF à hauteur de 12%, soit un financement de 640 millions d'euros, et franchira, dès 2007, la Méditerranée sur 200km vers l'Espagne. Pour Gaz de France, cet investissement contribuera à hisser, d'ici à 2010, l'Algérie, dont les exportations vers l'Europe vont bondir de 40% d'ici à 2015, au deuxième rang de ses fournisseurs derrière la Norvège, et à égalité avec la Russie. Par ailleurs, la compagnie publique algérienne d'hydrocarbures, Sonatrach, est en discussion avec le groupe énergétique français Suez, en vue d'une éventuelle collaboration, avait révélé le quotidien belge Le Soir. D'ailleurs, le président de la Sonatrach, Mohamed Meziane, a ainsi rencontré son homologue «suézien» en vue d'évoquer de possibles collaborations. Tant d'indices qui confortent un meilleur rapprochement entre Sonatrach et les compagnies gazières françaises.