Le Premier ministre français, François Fillon, sera à Alger à partir d'aujourd'hui, dans le cadre d'une visite officielle à l'occasion de laquelle il sera reçu par de nombreux responsables politiques du pays, dont le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et son homologue, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. De prime abord, il y a lieu de relever que cette énième visite d'un officiel français en Algérie, en l'espace de quelques semaines, sera vraisemblablement marquée par les débats sur les relations typiquement bilatérales entre Alger et Paris, contrairement aux précédentes visites de certains ministres du gouvernement français ayant vu la prédominance des pourparlers sur le projet de l'Union pour la Méditerranée, dont l'enjeu pour Paris consiste actuellement à trouver un moyen de convaincre Alger sur la nécessité de se faire représenter à un niveau présidentiel lors du prochain sommet de Paris, prévu le 13 juillet prochain. François Fillon sera accompagné, par plusieurs membres de son staff gouvernemental ainsi que des opérateurs économiques français, notamment ceux qui sont à la tête d'entreprises ayant toujours l'intention de développer des projets de partenariat avec l'Algérie. C'est ainsi que des sources hexagonales ont annoncé que le Premier ministre français sera accompagné à Alger d'une délégation ministérielle composée de Christine Lagarde, ministre de l'Économie, Hervé Morin, ministre de la Défense, Valérie Pécresse, ministre délégué à l'Enseignement supérieur et Alain Marleix, secrétaire d'Etat à l'Intérieur et aux Collectivités locales. Parmi les figures de proue des milieux d'affaires français qui accompagneront le Premier ministre de Nicolas Sarkozy lors de sa visite d'aujourd'hui à Alger, il y a, entre autres, les dirigeants de la société française d'hydrocarbures, Total, le responsable du géant français de la production du ciment Lafarge, ceux de EADS et de Arianespace. D'ores et déjà, les milieux proches de l'entourage de François Fillon ont précisé que la visite en question, qui intervient après celles effectuées par le président de la république française, Nicolas Sarkozy, Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et Jean-Louis Borloo, ministre de l'Energie, de l'Ecologie et de l'Aménagement du territoire, aura comme objectif primordial le renforcement des relations bilatérales entre les deux pays. Du côté français, c'est l'intérêt pour l'ouverture du dossier de la coopération économique entre les deux pays et, surtout, le dossier du nucléaire civil qui sont mis en avant. En outre, à la veille de l'arrivée de François Fillon et sa délégation à Alger, la ministre française de l'Economie est revenue sur les opportunités que renferme le marché algérien, que les milieux français veulent saisir, dans un entretien qu'elle a accordé à l'APS. "Le marché algérien est attractif. Il intéresse de plus en plus les entreprises françaises. Aujourd'hui, je crois qu'il est nécessaire de renforcer davantage les relations entre l'Algérie et la France, à la fois dans le domaine des exportations et des investissements et dans les deux sens", a indiqué la ministre avant de constater que "la balance commerciale est aujourd'hui fortement constituée de matières premières du côté algérien, et de biens d'équipements et autres produits manufacturés du côté français. C'est pour cela, qu'il faut qu'on parvienne à équilibrer les flux et que l'on puisse développer des investissements croisés entre l'Algérie et la France".