Lors de cette rencontre animée par M.Ahmed Boucenna, président du comité d'organisation et également DG de l'Anep, M. Smaïn Ameziane, président du Syndicat des éditeurs du livre et Ali Sakhri, président de l'Association des libraires algériens, ce sont, comme à l'accoutumée, les grands axes de l'événement qui ont été mis en exergue. La 13e édition prévue du 27 octobre au 5 novembre prochains connaîtra, selon les organisateurs, beaucoup de nouveautés, notamment au niveau de l'organisation, véritable nœud gordien de l'événement. S'il est vrai que toutes les critiques formulées à ce sujet durant les précédentes éditions étaient fondées, il reste qu'elles ont été prises en considération par le comité d'organisation. D'ailleurs, M. Sakhri dira lors de son intervention que «le salon a atteint sa maturité», tandis que pour Smaïn Ameziane «le salon est arrivé à la croisée des chemins». Placée sous le signe de la jeunesse, cette édition a choisi comme slogan «Raconte-moi un livre», en référence aux contes que jadis nos grands-mères nous racontaient. La part belle est ainsi réservée au livre pour jeunes, sur les quelques 120 000 nouveaux titres qui seront exposés cette année. Un chiffre nettement supérieur à celui de l'an dernier (80 000). Quant aux exposants, ils sont environ 400 et représentent 23 maisons d'édition. Ils occuperont une superficie de 10 000 m2. Ils viendront du monde arabe, d'Europe, d'Amérique et d'Asie. Les éditeurs africains seront les grands absents. Pour M. Boucenna «les éditeurs africains ont leurs problèmes mais des contacts sont en cours pour qu'ils puissent participer aux prochaines éditions». Pour ce qui est des importateurs, seuls ceux représentant des maisons d'édition pourront y prendre part, «les autres ne sont pas concernés par le salon», expliquera encore M. Boucenna. Selon ce dernier, par le passé, certains exposants laissaient leurs livres empilés dans des cartons, gênant le passage et donnant un aspect «souk» au salon. Cette année, «il n'y aura pas de ventes en gros et les exposants devront se conformer au règlement intérieur». Dévoilant le programme de cet important rendez-vous, M. Sakhri dira que sont prévus 45 cafés littéraires, des ateliers d'activités pour enfants, des ventes-dédicaces, mais aussi un important colloque ayant pour thème «Monde arabe et Occident : choc des civilisations et stratégies d'hégémonies». Plusieurs personnalités sont attendues pour débattre des problèmes de l'heure, à savoir Pascal Boniface, géopolitologue, Georges Corm, homme politique libanais, spécialiste de la question du Proche-Orient, Alain Gresh, directeur-adjoint du Monde diplomatique, Youcef Courbage, chercheur. D'autres grands noms de la scène culturelle et scientifique internationale seront également au rendez-vous du 13e Sila, notamment Latifa Lakhdar, Laura Alcoba, Youcef Seddik, Jacques Vergès, Giuliana Sgrena, Yasmina Khadra, Liovio Sossi, Moncef Ghachem, et la liste est encore longue. Proche-Orient, Ecriture de l'Histoire, Monde arabe, Géopolitiquedu Proche-Orient et du Maghreb, crise du monde musulman, politique du livre en Algérie, littérature jeunesse, langage des signes sont autant de thèmes qui seront débattus lors des cafés littéraires, «des débats de haut niveau, auquel le public pourra assister gratuitement», précisera M.Boucenna. Sept prix récompenseront, par ailleurs, cette année les meilleures œuvres romanesques, de jeunesse ou sur le patrimoine écrites en arabe, amazighe et français par des auteurs algériens, contrairement à l'unique et traditionnel prix des libraires des éditions passées. Quant aux hommages, ils permettront de faire renaître et de dépoussiérer la mémoire de certaines grandes figures de la culture algérienne et étrangère, comme P'tit Omar, jeune héros de la Bataille d'Alger, Mustapha Bekkouche, homme de lettres engagé, Cheikh Abou Al Yaqdhan, doyen de la presse arabophone, Mohamed Boudia, militant et artiste, Rachid Alliche, pionnier du roman amazigh, Anna Greki, poétesse des Aurès et Aimé Césaire, père de la négritude.