Il est certain que ces «mères courage» comme les surnommait Brecht, on a eu à les rencontrer et à les croiser à toutes les périodes de notre histoire. Il est également indéniable que la femme qui transportait les fusils, les grenades et acheminait vers le maquis tout ce dont avaient besoin les moudjahidine a fait son devoir d'Algérienne comme tout un chacun sinon plus. C'est en souvenir et en hommage à toutes ces sœurs acquises à la cause nationale que nos pensées vont vers ces moudjahidine martyres de l'Ouarsenis, elles sont au nombre de 99 recensées, et de toutes les régions du pays à la veille d'un 1er Novembre synonyme de dignité retrouvée et de développement. Mimouna était de celles-là A l'instar de centaines de ses sœurs, Mimouna était employée chez les colons et c'est à l'âge de 19 ans qu'elle fut contactée par les éléments de l'ALN de la zone «3» de la wilaya 4 qui la chargèrent après des orientations précises du renseignement vu les nombreuses réunions qui se déroulèrent au domicile de son employeur, alors connu pour ses idées réactionnaires et sa sympathie pour une Algérie française. Selon des officiers de la glorieuse armée de libération qui la connurent dans la clandestinité puis sur le terrain et au combat, cette femme était douée d'un courage extraordinaire et était surtout renommée, et c'est pour cette qualité qu'elle était sollicitée d'ailleurs très souvent et en d'autres occasions, pour les «youyou» qu'elle lançait à chaque accrochage avec l'ennemi. Ces mêmes youyou qui galvanisaient les moudjahidine et qui effrayaient la soldatesque française. Ses connaissances rudimentaires en soins furent d'un grand secours dans le maquis et c'est en juin 1959 qu'elle tomba au champ d'honneur dans la région de Béni Chaïb, à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Tissemsilt. Elle avait alors 26 ans.