Un homme irremplaçable qui laisse un très grand vide parmi sa famille et la famille révolutionnaire. Il a dédié à l'Algérie, sa passion, les meilleures années de sa vie au-delà de sa propre personne, et il a su engager ses enfants pour cet amour devenu un sacerdoce. Il a donné sans compter. Ce digne héritier de la tribu «Béni Hamian», qui s'étendait du Sud à la Kabylie, a fait son choix dès son jeune âge : celui des armes. Le colon lui a interdit l'accès au lycée alors qu'il venait d'obtenir son certificat de fin d'études. Son chemin était tout tracé. Il acheta sa première arme et se retira à Kellal (Douar au monts de Béni-Chougran) pour s'entrainer, puis une deuxième, une troisième jusqu'à constituer un arsenal qu'il a mis au service de la révolution. Le 26/09/1956, c'est avec sa propre arme qu'il donne le top départ de la révolution dans cette région. Son courage, sa discrétion ont ébloui son recruteur qui lui confia la responsabilité d'organiser la lutte armée dans la région de Mascara. Il était chef de groupe de Fida. Il a recruté des gens convaincus et convaincants, des hommes épris de justice comme lui, qui ont mené une lutte implacable contre l'ennemi, et à qui nous rendons hommage aussi. Ironie du sort, c'est avec certains membres de son groupe de fida qu'il reprend les armes pour cette fois-ci défendre les acquis de la révolution algérienne. Ils ont protégé et accompagné les jeunes, parfois inexpérimentés, de l'armée pour rendre à l'Algérie sa fierté internationale et cette sécurité nationale qui nous est très chère. Qui était Hamiani Mohamed ? L'homme aux deux combats, plus connu sous le nom de guerre «Harittan», est né en 1929 à Mascara, plus précisément dans les monts de Béni Chougran, au sein d'une famille moyenne. Mohamed Hamiani, dès son jeune âge, adhère au Parti du peuple où il apprend les fondements du militantisme avant de rejoindre dans la clandestinité les rangs du Front national de libération au déclenchement de la guerre de libération. Il est arrêté par l'armée française vers la fin de l'année 1956 en compagnie d'un groupe des scouts musulmans et condamné à 4 ans de prison ferme. Malgré les moyens de l'ennemi, «Harittan» n'a jamais été inquiété pour son premier attentat qui demandait la peine de mort Cet homme humble et généreux nous a quitté le 6/11/2006, suite à un infarctus, à l'âge de 77ans, entouré de ses enfants et petits enfants à l'hôpital Bichat de Paris, et il a été rapatrié, faut-il le souligner, le lendemain grâce au soutien des membres de l'ambassade d'Algérie à Paris, honorant, ainsi, ce valeureux moudjahid. Une autre reconnaissance, cette fois-ci, émanant des autorités civiles et militaires de la willaya de Mascara, qui le 1er Novembre 2007, à l'occasion du 52e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, soit un an après sa disparition, ont tenu, à ce que l'histoire retienne son nom gravé désormais sur le fronton d'un majestueux centre culturel à Mascara, sa ville natale. Des honneurs posthumes et mérites pour un homme qui a fait de ses enfants ce qu'ils sont aujourd'hui. Sa femme ses enfants et petits enfants de Mascara, d'Alger, de Paris, Lille, Boulogne Sur Mer et Besançon demandent à tous ceux qui l'ont connu et côtoyé d'avoir une pieuse pensée en sa mémoire. Repose en paix, on ne t'oubliera jamais Harittan.