Sans crier gare, notre ami, collègue et frère, Nabil Lalmi, est parti un dimanche 8 février 2009. Le terrorisme de la route est la cause de sa disparition tragique et de celle de son fils Akram, qui ne bénéficiera pas d'un implant cochléaire. (ce dernier fait toujours défaut à plus de 15 000 patients des hautes plaines sétifiennes). Nabil était une grande plume, et le vide qu'il a laissé n'a jamais pu être comblé. C'était un échotier qui avait horreur de la complaisance et des compromissions. Nabil, qui décide de prendre congé de ce bas monde de « survivants », s'est distingué par sa droiture, son honnêteté intellectuelle et sa grande correction. Douze mois sont passés et il est omniprésent parmi nous. Ne se rendant pas compte de la gravité de son acte et de l'immense préjudice causé à deux familles, un chauffard écumant à l'instar d'autres la RN5, a détruit la vie d'innocentes personnes et privé de nombreuses générations d'un grand professeur de français, juste, altruiste et honnête. Nabil avait de tout temps combattu les combinards et les adeptes des compromis. Il avait fait de la défense des enfants malades, des insuffisants moteurs cérébraux (IMC), des opprimés et autres franges démunies de la société, son cheval de bataille. Il leur avait consacré beaucoup de temps et beaucoup d'espace. Il avait animé durant trois courtes années, et avec doigté, la page Sétif Info d'El Watan, sa deuxième famille. Nabil avait le don de s'oublier dans l'amour du métier qu'il exerçait en parallèle à un autre, aussi noble que le journalisme, l'enseignement du français ; son professionnalisme et sa rigueur lui avaient permis d'occuper en peu de temps une place parmi ses aînés. Les sphères d'intérêt de cet inclassable et irremplaçable humaniste étaient la vie, dans toute sa variété : justice, politique et santé. La culture, la musique, le théâtre, le cinéma et l'art étaient également la passion de Nabil. Avec un style propre à lui, il avait, en peu de temps, apporté rigueur, crédibilité et noblesse à la profession de journaliste. La presse de Sétif qui lui doit beaucoup, se souviendra d'une aussi belle plume, qui nous manque terriblement.