Les travaux du 4e congres maghrébin de neurologie se sont ouverts hier à l'hôtel El-Aurassi Alger sous la présidence du professeur M. Arezki, président de la fédération maghrébine et de la société algérienne de neurologie et neurophysiologie clinique (Sannc). Regroupant des neurologues algériens, marocains, tunisiens et pour la première fois des Libyens cette manifestation scientifique qui s'étalera sur deux jours, abordera plusieurs thèmes ayant trait à l'épilepsie, aux pathologies inflammatoires et infectieuses du système nerveux. Des experts français, egyptiens, anglais et américains sont présents aussi à cette rencontre scientifique internationale où il sera question d'actualités thérapeutiques en neurologie surtout les gros défis du XXIe siècle : les AVC et la maladie d'Alzheimer. La sclérose en plaques, qui est une maladie inflammatoire du système nerveux central, a été au centre de l'intérêt de ce regroupement régional. Celle-ci affectent près de 2 millions de personnes dans le monde et survient à un jeune âge. Elle a été décrite pour la première fois en 1868 par le neurologue français Jean-Martin Charcot. La cause de la sclérose en plaques (SEP) demeure inexpliquée. Les chercheurs sont unanimes, par contre, pour reconnaître que c'est une maladie causée par un ensemble de facteurs génétiques et environnementaux. Par ailleurs, les deux tiers des personnes atteintes par la SEP sont des femmes. Rebif qui est un interféron B1a, est recommandé pour le traitement de la SEP parce qu'il diminue de 54% la fréquence des poussées et ralentit aussi la progression de la maladie vers le handicap. Ce médicament du laboratoire Merck-Serono qui est un leader de la biotechnologie a été approuvé en Europe en 1998 et aux Etats-Unis en 2001. Il a été enregistrée en Tunisie en 1999, en Algérie en 2003 et au Maroc en 2004. Les trois pays du Maghreb enregistrent 15 000 malades atteints de la sclérose en plaques qui est une affection relativement fréquente au Maghreb, considérée comme une zone de prévalence moyenne. Cette pathologie constitue un problème majeur de santé publique puisqu'elle touche le plus souvent des adultes jeunes. Deux sommités mondiales ont présenté des communications sur ce sujet. Il s'agit des professeurs M. Sharief de Londres (Grande-Bretagne) et de P. Vermersch de Lille (France). Le premier présentera une étude intitulée «Comment Rebif nouvelle formulation offre le meilleur ratio bénéfice/risque» qui s'étale sur dix ans et qui porte sur les avantages de Rebif dans le traitement de la sclérose en plaques. Cette nouvelle formulation donne moins d'effets indésirables. Le conférencier affirmera que Rebif est similaire à l'interféron bêta protéine produite par le corps humain et permet de combattre la maladie et réduit l'inflammation. Le professeur français a, quant à lui, présenté une communication dont le thème est «Cladribine : un traitement oral prometteur». Ce traitement révolutionnaire, selon l'orateur, s'adapte efficacement aux pays chauds comme ceux du Maghreb. Ce traitement prometteur a aussi une incidence directe sur le confort des patients qui peuvent poursuivre normalement leurs activités. «Il convient de signaler que l'Algérie, le Maroc et la Tunisie enregistrent 800 000 épileptiques, 300 000 maladies d'Alzheimer, 120 000 parkinsoniens, 15 000 sclérosés en plaques et près de 150 000 nouveaux cas d'Accidents vasculaires cérébraux (AVC) par an causant près de 50 000 décès, soit 5 fois le nombre de victimes des accidents de la circulation routière», affirmera le professeur Arezki Mohamed.