Abdelkader Essahafi. C'est ainsi que ses chefs et ses compagnons de combat l'appelaient à travers les différentes zones de la wilaya IV. Au début de l'année 1956, il avait réussi une action d'envergure à la gare de l'Agha sous le nez des policiers du commissariat central. Il brûlait d'envie de monter au maquis. Etant membre du Parti communiste algérien, il sera affecté dans un groupe armé des Combattants de la libération. Connaissant son courage, Yahia Briki le met en contact avec les responsables de la Wilaya 4. Ainsi, comme son frère d'armes, Abdelhamid Benzine, il a commencé à fouler au printemps 1956 les sentiers des zones 2, 3 (Dahra, Médéa, Ouarsenis) avec sa machine à écrire comme campagne au sein de l'équipe de résistance. Très respecté, il était devenu l'ami d'Ouamrane et Si M'hamed responsables de la Wilaya 4. Il devient par la suite membre du fameux commando sous la direction d'Ali Khodja. Il participe à plusieurs grandes opérations à Palestro, Amrouna et parvenait toujours à s'en sortir jusqu'à cette journée pluvieuse du 29 octobre 1957, dans le massif des Righa. Les paras du général Massu l'ont débusqué d'une grotte et l'ont tué froidement. Il avait 24 ans. Né à Bologhine dans une famille pauvre, il avait fréquenté l'école primaire, puis le cours complémentaire Sarrouy, dans la Casbah. Il s'est fait embauché à Alger Républicain et au contact de ses aînés, il devint un reporter connu sur la place d'Alger. Notons que les Combattants de la liberté ont installé un maquis au nord d'Aïn Defla sous la conduite d'Henri Maillot, lieutenant déserteur qui avait mis à la disposition de ses compagnons d'armes, un camion chargé de matériel de guerre.