Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Hamid Bessalah, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, a évoqué l'avant-projet de loi, récemment endossé par le conseil du gouvernement, portant règles particulières relatives à la prévention et à la lutte contre les infractions liées aux technologies de l'information et de la communication, présenté par le ministère de la Justice. Un texte motivé, selon le communiqué du gouvernement, par le fait que «la généralisation de l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication a généré la multiplication de nouveaux types de crimes et de délits qui sont une menace, aussi bien pour la confidentialité et l'intégrité des systèmes informatiques que pour les réseaux et les infrastructures qui les sous-tendent». M. Bessalah rappelle que pour se prémunir des dangers liés à la cybercriminalité, notre pays s'est déjà doté, avec le code pénal amendé en novembre 2004, d'un dispositif juridique qui incrimine les actions malveillantes dirigées contre les systèmes de traitement autorisé des données. C'est ce dispositif que vise à renforcer l'avant-projet de loi. Le ministre fait remarquer que ce texte énonce les mesures préventives de lutte contre la cybercriminalité : détection précoce des attaques et intervention rapide à l'aide de techniques et dispositifs électroniques. Rappelons que l'avant-projet de loi, qui précise également les procédures conformes aux normes universelles auxquelles seront tenus les opérateurs en matière de communications électroniques, prévoit la création d'un organe de prévention et de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication qui aura une fonction de coordination dans la lutte contre ce type de crimes et de délits. Le cadre juridique est appelé, selon M. Bessalah, à être complété par un dispositif de protection des données et de garantie des transactions. Il fait observer que la société d'information est en démarrage en Algérie où le flux d'informations est moyen, ajoutant que les indicateurs sont des objectifs quantitatifs qu'il faut atteindre en menant des actions simultanées. Il cite, à ce propos, le plan stratégique 2009-2013 comprenant 12 axes majeurs dont la e-administration, consistant en l'introduction des TIC et des services publics en ligne (comme l'obtention du casier judiciaire, de documents d'état civil…). Chaque administration doit avoir son portail, dit-il. M. Bessalah insiste sur la mise à niveau de l'infrastructure de télécommunications qui doit être portée à haut débit et à très haut débit, pour répondre à la demande en internet qui est importante. Le ministre annonce son intention de travailler avec la société civile, les associations de cybercafés et les associations d'utilisateurs d'internet. Concernant les opérateurs privés en Algérie, M. Bessalah ne relève aucun problème avec eux. Sur Ousratic, le ministre estime qu'il n'y a pas lieu de parler d'échec, toute expérience étant utile. Il revient sur le nouveau programme en cours d'élaboration et promet qu'un plan de communication le fera connaître au citoyen. Côté monétique, le ministre rappelle qu'Algérie Poste a lancé un système de retrait, il faut aller, dit-il, vers les cartes de paiement. Quant aux distributeurs défectueux, il promet qu'ils seront remplacés. Enfin, M. Bessalah affirme qu'il n'est pas question, dans le contexte actuel, de privatiser Algérie-Télécom ou d'ouvrir son capital, ça reste un objectif mais, dans l'immédiat, ajoute-t-il, la priorité est au renforcement d'AT, son organisation, ses ressources humaines, ses capacités financières et son intervention.