Un policier de la Brigade mobile de la police judiciaire (Bmpj), répondant aux initiales H.R. exerçant à Bordj Ménaïel, dans la wilaya de Boumerdès, a été condamné à 10 ans de prison ferme jeudi dernier par le tribunal criminel de Tizi-Ouzou pour constitution d'un groupe de malfaiteurs, vol qualifié, port et usage d'armes à feu, et autres violences. Le même tribunal a prononcé une peine de 08 ans de prison ferme à l'encontre de Ch. A., le beau-frère du principal accusé, H. R., et une peine de 06 ans de prison ferme pour les deux autres accusés, K. S. et B. F., pour les mêmes griefs, selon l'arrêt de renvoi. Les faits de cette affaire remontent, selon le même document, au 20 mai de l'année 2007 lorsque l'agent de la Bmpj de Bordj Ménaïel (Boumerdès) s'est présenté au commissariat de police de Draâ Benkhedda (Tizi-Ouzou) en compagnie de son beau-frère, Ch. A., pour signaler la perte de son arme de service. Une arme que l'accusé a, selon l'arrêt de renvoi, «égarée» au fond d'une flaque d'eau au lieu-dit Bouaïd, entre Tizi-Ouzou ville et Draâ Benkhedda sur la RN 12 dans «un faux barrage» après une rixe. Ils étaient, selon toujours le même document, à bord d'un véhicule et se rendaient à Tizi-Ouzou avant de tomber «nez à nez» avec un groupe de quatre individus armés. De retour sur les lieux, après s'être enfuis, l'accusé et son beau-frère ne retrouveront que l'étui de l'arme, poursuit encore le document. Une version qui ne tient pas la route devant les agents de la Bmpj de la sûreté de la wilaya de Tizi-Ouzou chargés de l'enquête d'autant que le principal accusé, qui cumule en fait deux fonctions, policier le jour et gangster la nuit, a fini par craquer et raconter les faits sur ce qui s'est réellement passé cette nuit-là, celle du 19 au 20 mai de l'année 2007. L'accusé aura ainsi avoué qu'avec son groupe, ils ont subtilisé un camion frigorifique dans un faux barrage qu'ils ont dressé au lieu-dit Bouaïd et ont mis la main sur une somme de 10 millions de centimes qu'ils se partageront. Un acte au cours duquel la malheureuse victime, le chauffeur du camion, sera ligotée, après qu'elle fut agressée et «jetée sur la chaussée» avant d'être mortellement percutée de plein fouet par un véhicule de passage, selon les aveux du principal accusé rapportés dans l'arrêt de renvoi. Ensuite, poursuit le document, le groupe s'est rendu à Oued Ksari, une localité au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou pour «céder» le camion volé contre une somme d'argent. Le principal accusé avouera également que son groupe qui activait depuis 2006, était à son troisième forfait du genre, vol de véhicules, puisqu'ils ont dans le passé subtilisé un bus et une voiture. Des faits que le principal accusé, cumulant une année de service, niera devant le tribunal criminel de Tizi-Ouzou soutenant qu'il a agi de la sorte pour éviter «la torture». Une version vite «démentie» par un des membres du groupe, K. S. qui a servi de chauffeur du véhicule à bord duquel ils devaient se rendre cette nuit-là à Tizi-Ouzou. Lequel (K. S. ndlr) a reconnu devant la Cour les faits qui leur sont reprochés. A signaler que le représentant du ministère public a requis la peine capitale pour l'ensemble des membres de ce groupe, qui écoperont respectivement de 10 ans pour le principal accusé, le policier H. R., 08 ans pour Ch. A. et 06 ans pour K. S. et B. F., tandis que R. S. est en fuite et est activement recherché.