Majestueuse, pittoresque, idyllique, impressionnante, par sa splendeur, sa beauté féerique et les superlatifs ne manquent pas pour décrire et raconter ce paradis sur terre. Les yeux, le corps tout entier est ému devant cette nature solennelle. C'est le ravissement total, on reste muet devant ce site admirable, avec son histoire, ses us et coutumes ainsi que la convivialité légendaire de ses habitants. Cette oasis qui se trouve à une cinquantaine de kilomètres de Biskra, a, depuis des siècles, enchanté poètes, peintres et aventuriers en quête de bonheur et de quiétude. C'est, aussi, le carrefour obligé entre le Nord et le Sud, «les portes du sud». Imaginez des montagnes, aux sommets vertigineux et, subitement, une ouverture béante, dans la roche, pour vous laisser découvrir un oued bordé de palmeraies luxuriantes et des falaises à vous couper le souffle. Selon le responsable de l'association pour la promotion de l'Office local du tourisme El-Kantara, de la wilaya de Biskra, cette oasis doit son nom au pont romain qui enjambe l'oued El-Hai qui à l'époque regorgeait d'une eau claire et limpide, creusant, durant son passage, les méandres, ainsi que de petites falaises où le barbeau foisonnait par excellence. Par ailleurs, beaucoup de caravaniers ont emprunté ce pont pour aller vendre leurs marchandises au nord, et vice versa. Les nomades de la région fuyaient les premières chaleurs, et l'aridité des terres, en se rendant au nord, à la recherche d'un climat plus clément et une verdure reposante, emmenant avec eux hommes, femmes et enfants, ainsi que leurs bêtes. Dès l'approche du printemps, ils redescendent par El-Kantara, qui signifie en arabe le pont. Et dès lors, c'est le nom que l'on donne à cette contrée qui existe depuis la nuit des temps. El-Kantara, ou le Calceus Herculus, nom donné par les Romains, sans doute. Comme le raconte la légende, ce défilé étroit a été ouvert par un «coup de pied d'Hercule» et devait être, dans l'antiquité, un poste militaire important. Les recherches de Gaston de Vulpillieres nous ont emmené à ce que deux corps d'archers, en Syrie, y tenaient garnison. C'est à El-Kantara que la voie ferrée et la RN 3, descendant des hauts plateaux rocheux, débouchant des montagnes et sortent sur le Sahara par un très beau défilé, qui ressemble à la porte du sud et est dénommée par les autochtones «Foum Essahara», et par Fromentin la «porte d'or», ouverte quant à elle au sud sur une belle oasis, avec plus de 50 000 palmiers-dattiers. La RN 3 passe, donc, au pied du versant nord de la crête, où s'ouvre le défilé et un peu plus loin, on atteint l'entrée des gorges, où l'on aperçoit, à droite, l'ancien pont romain, restauré par les Français. La route, quant à elle, se faufile sur la rive gauche de l'oued El-Hai et le chemin de fer, tracé un peu plus haut, sur la corniche est traversé par de nombreux tunnels, qui suit le défilé coupant la montagne comme une large brèche de 40 mètres, entre les deux murs de rochers. Sa superficie est de l'ordre de 238,98 km2, pour une population de plus de 10 000 habitants, tandis que son altitude avoisine les 538,23 mètres, par rapport au niveau de la mer. Dachra, où le village rouge est situé, à flanc de montagne, sur la partie ouest d'El-Kantara, et qui est un musée à ciel ouvert. Les ruelles qui serpentent le village, avec ses habitations typiques et d'une structure fonctionnelle, bravent la torride chaleur de l'été et les rudes journées de l'hiver. Faisant partie intégrante du site naturel, dans une parfaite harmonie, le village rouge (cité du 8 mai 1945, actuellement) est un patrimoine national qui est en voie de restauration, pour lui préserver son cachet traditionnel et pourrait ainsi, devenir une découverte non négligeable pour les visiteurs. Les touristes pourront déambuler dans le village rouge et converser avec des gens, simples et accueillants, qui leur feront visiter leurs humbles demeures et partageront avec eux le couscous, la chakhchoukha, ou la galette préparée par d'habiles mains.