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Mascara : les quatre portes de la m?dina
Publié dans La Nouvelle République le 17 - 11 - 2008

L'histoire de la ville de Mascara entre la période 1748-2OO8, nécessite la mobilisation de nombreux chercheurs et de longues années d'analyses et de réflexions. Cependant, quand on se met à interroger le passé de cette partie profonde de l'Algérie, nous lui découvrons une supériorité riche en histoire. Mais, on est vite déçu lorsque nous nous mettons à chercher les traces de ce passé, vu que nous ne trouvons aucun vestige de cette histoire.
Cette dimension de la conscience historique fut habitée, depuis presque un siècle, par la plus haute découverte de l'homme de «Palikao», par ce regard, il ne subsiste guère de trace de préhistoire. Un autre lien peut, encore, attester ces rapports avec la présence «Berbère» dans cette partie de la région, n'a pas laissé de traces visibles.Ce qui est encore valable pour la présence «Romaine». C'est en le rapportant à un présent inédit qu'on amène le passé à livrer un secret dérobé, jusqu'alors, aux investigations les plus attractives, à l'exemple des vestiges romains, près de la ville des eaux de Sidi-Bouhanifia, dont les romains avaient bâti une importante ville militaire,appelée «Aque Sirenses» .
Pour la région de Aouf, les traces romaines, actuellement, il semblerait que le temps et la main de l'homme les ont complètement effacés. Au delà de cette description des données immédiates, des sens, on ne retrouve rien, presque rien, de l'ancienne ville des Beys turcs.
A une vingtaine de kilomètres, au nord-ouest de Mascara, se trouve un espace des cultures, tel conçu par son réalisateur, «Cheikh Mahiedine», père de «l'émir Abdelkader», un lieu qui nous renvoie à la naissance du premier fondateur de l'état Algérien.Tout près, il demeure une salle de prière qui dépendait du siège de la «zaouïa de Sidi Mahiedine». Ainsi, «El-Gueithna», près de la commune de Hacine, a vu une pratique vivante du dialogue des cultures .
Etalé sur cent trente trois marches, c'est-à-dire 133 années de colonisation Française sur le sol Algérien, un monument qui a été érigé à l'occasion du centenaire de la mort de l'émir Abdelkader, en 1985, sur la route nationale n°4 menant vers Oran, présente des décollements des marches en marbre conduisant vers l'imposante statue, qui risquent de s'accentuer davantage.
L'histoire retiendra aussi que des actes de vandalisme ont été commis par des sauvageons sans scrupules, notamment dans le vol des marches de marbre. Depuis, les divers responsables qui ont foulé le sol de la wilaya, offusqués par ces actes débiles ont, plusieurs fois, exprimé leur point de vue pour transférer la stèle dans la ville de Mascara, mais en vain… Même situation, à une vingtaine de kilomètres, au sud-est du chef lieu, les vestiges de la Smala de l'émir Abdelkader sombrent dans le silence et la désolation et ce malgré les centaines de millions dégagés, plutôt engloutis, par des entreprises novices dans l'art de casser la croûte dans ce qui est communément appelé «réfection et aménagement». Trop tard pour réclamer des comptes ? peut-être, mais il est des vérités qui peuvent tuer un peuple, quand la culture s'effrite par les mains inconscientes de certains responsables, qui ont fait de ces projets, ambitieux, de réhabilitation de la mémoire de l'émir un fonds de commerce, à la juste valeur des portions dividendes, sonnantes et trébuchantes. Malheureusement,ces mentalités rigides persistent encore !
A cinq kilomètres, au nord -ouest du chef lieu, se dresse une petite commune, appelée «El-Keurt», c'est de l'ancien Mascara qu'il est question. De cette vieille appellation il ne reste pas le moindre vestige, à l'exception d'une mosquée érigée sous le règne de l'empire «Ottoman». Les vieux cimetières, qui entourent ce premier bastion, sont les seuls indices qui témoignent de l'ancienneté de cet édifice cultuel, qui a vu le jourbien avant le Mascara d'aujourd'hui.
L'image, bien développée et contrastée, d'une certaine vision, d'une certaine forme de civilisation de Mascara, où il ne reste que deux mosquées remontant a l'époque «Turc», dont l'une avait abrité les cérémonies de la «moubayaa», ou «l'allégeance, à l'Emir Abdelkader. Le six (06) décembre 1835, au lendemain de l'invasion du colonisateur français, «l'émir Abdelkader» prend, alors, la tête du mouvement insurrectionnel et se base à Mascara . Après une brève trêve, conclue avec Desmichels et le maréchal Clauzel, qui se trouvaient à la tête de 10 000 hommes, il mène une razzia contre la ville de Mascara . La ville investie, dont on détruisit les établissements militaire édifiés en leur temps par l'émir. Le neuf (09) décembre de cette même année,les troupes françaises quittèrent la ville de Mascara, en ruine et en fumée .
Dans l'ancien temps de Mascara, deux des cinq faubourgs étaient séparés de la ville par le ravin, où coulait l'oued Ain Sultan, qui alimentait la cité en eau .Ce cours, selon des témoignages fiables des anciens de la cité, s'étirait vers le sud-est et recevait les eaux de Ain-Beida, un autre ravin qui, avec le précédent, encadraient la ville et ses trois faubourgs.Les deux principales portes,dont disposait Mascara,en l'occurrence, ‘Bab-Echergui' et ‘Bab-Ali' ,d'où une troisième porte ,située vers le sud était de moindre importance par rapport aux deux premieres.Mascara,était en 1835 entourée d'une muraille.Aux cinq principaux angles de murailles,selon des historiens,on retrouvait de grandes tours carrées disposées a recevoir une a deux pièces d'artillerie.
Pour l'intérieur de la ville, une rue assez large conduisait de la porte de ‘l'Est la porte de ‘l'Ouest'.Elle faisait passage près du fort sur une place et, par quelques détours, elle traversait la cité.Le fort situé dans la cité touchait a l'enceinte vers le nord-ouest, ayant une forme d'un triangle avec comme composante une grosse tour sur chaque face.Deux de ces tours faisaient le point stratégique, par une disposition de plates-formes ou étaient arrangé quatre pièces d'artillerie.Les remparts avaient des terres pleins pour recevoir des canons,au dessus de quelques magasins de plein pieds avec le sol de la cour intérieur .La porte d'entrée de'Bab Ennouba' ,donnait sur une petite place qui se trouvait au centre ville de mascara,ou selon des historiens,il pourrait s'agir de la place ‘la rekaba',baptisé place 'Ibn-Badis ‘.Les maisons de la ville a l'époque en bon état,étaient couvertes soit en tuiles soit par des terrasses.
D'ailleurs, on faisait état de l'existence de deux mosquées héritées de l'époque “Ottomane”.
Au lendemain de la conquête de la mosquée de ‘Ain-Beida', construite par la “Bey Mohamed El-Kebir”, lieu ou l'émir ‘Abdelkader', avait lancé l'appel au djihad, et qui a servi par la suite de magasins pour la logistique des forces d'occupation.La mosquée ‘Mohamed El-Kebir', ne fut rendue au culte musulman qu'en 19O3.Autre mosquée située sur la route d'Alger,fut affectée au culte catholique.Mais au fil des temps et des ans,ce lieu de culte a complètement disparu,effacé de l'histoire.
La cité de Mascara, comme il fut mentionné en haut de l'article, était entourait de cinq faubourgs plus au moins rapprochées de l'enceinte, mais aussi, on retrouvait quatre petits ponts de pierres qui faisait communiquer d'une rive a l'autre, du ruisseau qui coulait vers le bas sur un lit de roches par abondantes chutes.
L'un de ces faubourgs ‘Argoub Ismaël‘, était une ville ancienne, de forme carrée mesurant trois cent mètres de cote.Argoub,une installation geo-strategique réalisée en une sorte d'intervention militaire défensif,était séparée de Mascara par le ravin de Ain Sultan . ‘Argoub Ismaël', disposait à cette époque de l'histoire de la cité, de quatre portes, une a l'est, l'autre a l'ouest et de deux autres plus petites étaient flanquées sur le ravin de Ain Sultan .Ce faubourg avait une spécificité de communication avec la ville, par une sorte de porte du ‘Gharb' de laquelle se trouvait en relation d'un pont de pierre sur le ravin de Ain Sultan. Le faubourg de'Bab-Ali' s'étendait sur la croupe et les flancs d'un petit contrefort qui venait de l'ouest.Il s'arrêtait en avant de la porte du'Gharb' .Les deux berges, et selon des historiens, étaient baignées par les eaux de Oued Ain Sultan et par celles d'une autre fontaine qui se trouvait au sud, a gauche du chemin d'Oran.Ces deux cours d'eau, avant de se réunir, passaient sous deux ponts de pierres qui servaient a communiquer d'un coté a l' autre du vallons.Le faubourg du ‘Chergue' ou ‘Chergui',touchait aux murailles de la cité et s'étendait jusqu'au pied d'un mamelon élevé et couvert de tombeau ,appelé le 'Cuber Dabe'ou ‘Kebir Dey'.Par ce faubourg on arrivait a la porte sans être vu des remparts.
Pour les faubourgs de Ain-Beida et Ali-M'hamed, qui se trouvaient au sud-est de la cité et séparés d'elle-même par un chemin large de quatre mètres et par des jardins.Ils visionnaient les pentes extrêmes de la colline sur laquelle la ville reposait.
Apres le départ des français, l'émir Abdelkader occupe de nouveau la cité et tente de nouveau de la reconstruire.Outre les places fortes qu'il avait fondées, l'émir Abdelkader entretenait des établissements militaires dans plusieurs autres régions du pays, à l'exemple de Khemis Meliana.A Mascara, on retrouvait un fort et une manufacture d'armes, destinée a la confection des crosses de fusils et des cartouches. L'etat d'Abdelkader, comprenait huit califats,et dont celui de la cité était confié a l'un de ses plus proches lieutenant,'Mustapha Bentouhami' .
En mai 1841 ,Bugeaud,gouverneur général,conduisant près de 10.000 hommes,rase d'abord 'Tagdempt'(Tiaret) ,puis pénètre par le nord- est,a Mascara,un certain 3O mai 1841 .L'émir Abdelkader,victime du parjure,de trahison,sera emprisonné a Pau,puis a Amboise France.Ainsi,l'une des plus glorieuses pages de l'histoire de la résistance anti-coloniale venait a son terme.L'emir Abdelkader,issue de la zaouïa ‘Sidi-Mahiedine ‘,durant quinze années d'une lutte féroce contre l'occupant français,a tenu tête a cinq princes de sang royal de France,seize ministres de guerre,dix maréchaux et un nombre incalculables de généraux .
Si l'épopée de l'émir Abdelkader est si riche en pages glorieuses, les vestiges et les objets, eux, sont si rares.Peu nombreux.Au point, qu'on a même osé jeter, il y a de cela quelques années, son burnous dans un débarras au sein de la direction de la culture du chef lieu, par des mains occultes, et son lit métallique abandonné dans une sorte de dépotoir sise dans la maison du colon, qui fait office actuellement, a la maison de la culture.
Nonobstant les objets retrouvés qui nous incitent a médité sur notre peu de réalité pour une protection du patrimoine nationale, devient au niveau local, un surréalisme psychique par lequel on se propose, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, au cours des festivités festifs, par une sorte de dysfonctionnement réel de la pensée balbutiante, qui prévaut, surtout quand on observe de visu des opérations de'refection et' aménagement',qui ont coûté des centaines de milliards s'effritées comme du vent.


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