Après un silence qui a duré plusieurs mois, l'intersyndicale autonome de la Fonction Publique revient à la charge. Un programme d'action des plus diversifiés, annoncé par les syndicats autonomes regroupés autour de l'Intersyndicale, sera mis en exécution dans les prochains jours. L'Intersyndicale annonce, en effet, la tenue d'un rassemblement le 28 novembre prochain qui regroupera les cadres de cette organisation syndicale dont le lieu n'a pas encore été précisé. C'est lors d'une conférence de presse tenue hier au siège du Snapap (Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique) à Alger que les syndicats autonomes qui constituent l'Intersyndicale ont fait part de leur intention de poursuivre l'activité syndicale contrairement, disent-ils, à la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique qui l'insinue dans ses sorties médiatiques. A ce sujet, le porte-parole du Snapap, Mourad Chicou, a toutefois noté que ce rassemblement prévu pour le 28 novembre prochain, sera ponctué par d'autres sit-in régionaux qui permettront aux travailleurs de la Fonction publique de faire le point de leur situation sociale et salariale. «Ce qui se passe aujourd'hui sur le front social est dû à l'absence de dialogue avec les représentants véritables des travailleurs», a tenu à préciser M. Salem Sadali du Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation). Sur ce point, le conférencier a annoncé que les mouvements de protestation de deux ou trois jours ne les intéressent plus, ils préfèrent, en revanche, organiser des grèves d'une semaine ou même illimitées tant revendiquées par les travailleurs de la Fonction publique. Pour Sadali du Satef, l'Intersyndicale est déterminée cette fois-ci à aller jusqu'au bout de ses revendications. Sans, d'ailleurs, tenir compte de l'approche de l'élection présidentielle qui, selon lui, est une période de manipulation pré-électorale, l'intervenant a expliqué que l'organisation syndicale dont son syndicat est membre ne compte pas renoncer au combat malgré cette période effervescente qui a provoqué des manipulations dans le champ syndical. Faisant assurément allusion à la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique, le représentant du Satef a même accusé l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), qui aussi membre de la Coordination, de «traître» en exécutant à la lettre les recommandations du ministère de l'Education. «La Coordination est minée d'avance pour troubler le combat syndical», a-t-il encore tonné. «La Coordination nationale des syndicats autonomes est un syndicat géré par le secrétaire général du ministère de l'Education», a-t-il dénoncé. Le conférencier a essayé de défendre bec et ongles les deux syndicats, à savoir le Satef et le Snte qui ont été, rappelle-t-on, exclus de la Coordination après avoir gelé le mouvement de grève à la dernière minute. «Le Satef et le SNTE sont des syndicats respectables», a-t-il précisé en appelant les «vrais» syndicats à constituer un vrai rapport syndical. De son côté, Saïd Goucem de la Coordination nationale de la section du Cnes a, d'emblée, dénoncé ce qu'il appelle le scandale de l'Algérie indépendante, ou une assemblée dont les députés touchent un salaire 40 fois plus que le SNMG au moment où les milliers de citoyens algériens vivent dans la précarité. «C'est une violation, une honte pour l'Algérie», a-t-il martelé. «Comment osent-t-ils parler de notre éloignement des impacts néfastes de la crise financière mondiale et procèdent au démantèlement d'entreprises publiques au moment où les pays étrangers tentent de faire face à cette crise ?» s'est interrogé le représentant du Cnes. L'Intersyndicale autonome de la Fonction publique a remis sur le tapis ses principales revendications qui consistent à une augmentation des salaires dans la Fonction publique, la participation des syndicats autonomes à l'élaboration des différents statuts, à savoir le régime indemnitaire, le statut particulier, et le code du travail, ainsi que l'intégration des contractuels.