Quelles sont les motivations du président du COA, mustapha Berraf, à vouloir avancer la date de la tenue de l'assemblée générale ? Il faut savoir d'abord que les statuts du COA stipulent que le renouvellement de mandat ne peut se faire que dans l'année qui suit celle des jeux Olympiques d'été. En d'autres termes, le COA ne peut tenir son assemblée générale élective que durant l'année 2009. Cet empressement à en finir avec l'AG en question, Berraf l'explique, dans une correspondance adressée le 30 octobre dernier au CIO et dont nous détenons une copie, par le fait que des échéances politiques de hautes importances attendent notre pays. «cette démarche est cependant motivée par des considérations politiques de notre pays qui est appelé à vivre, au début de l'année 2009, deux évènements majeurs portant sur la révision constitutionnelle et sur les élections présidentielles», est-il rapporté dans la lettre adressée à Pere Miro le directeur des relations avec les CNO (comités nationaux olympiques). Ces motivations, du moins surprenantes, ont, semble-t-il, attiré le courroux des responsables du spot algérien qui ne s'expliquent pas cette sortie du Comité olympique algérien dont les desseins sont pour le moins opaques. Sinon comment expliquer que cette correspondance, qui date du 30 octobre dernier, soit intervenue une dizaine de jours seulement avant l'adoption de la nouvelle Constitution par les deux chambres du parlement. La manœuvre est trop flagrante pour qu'elle passe inaperçue. Encore que les élections présidentielles ne sont nullement un alibi pour empêcher le bon déroulement de l'assemblée générale du COA. Comme si l'Algérie s'arrête de fonctionner à cause de ces élections. Il est surprenant également que Berraf lie la tenue de l'AG à ces deux évènements politiques, aussi importants soient-ils. N'est-ce pas que les comités olympiques à vocation purement sportive doivent impérativement s'éloigner de la politique ? En tout état de cause, la réponse du CIO, même favorable à la demande de Berraf ne fait, en revanche, aucune allusion aux raisons avancées par Berraf. «nous prenons note de vos explications et nous vous confirmons que le CIO n'a aucune objection à ce que l'assemblée générale élective de votre CNO soit avancée de quelques semaines à la date du 5 décembre 2008, si votre CNO en a décidé ainsi», est-il mentionné dans la lettre du CIO datée du 31 octobre. Cette sortie peu orthodoxe n'a pas laissé indifférent les pouvoirs publics et à leur tête le ministère de la Jeunesse et des Sports qui, dans un élan de donner plus de crédibilité aux assemblées électives, vient, en date du 11 novembre dernier, de signer un arrêté portant création d'une commission d'observateurs indépendants. Présidée par Hamid Oussedik, ladite commission aura pour missions de veiller au bon déroulement des élections relatives au renouvellement des instances sportives nationales et d'en garantir la sérénité, la transparence et la régularité. Elle aura aussi à éventuellement étudier et en dernière instance, tous recours émis à l'occasion du processus de renouvellement des instances sportives nationales et dont le dénouement n'a pas été assuré par les organes de recours prévus par les règlements en vigueur et de proposer au ministre du secteur en question toutes décisions et mesures en la matière. Enfin, cette commission veillera au respect des lois et règlements régissant les institutions sportives nationales et internationales notamment en matière d'organisation et de déroulement des élections relatives au renouvellement des instances sportives. Le renouvellement des instances sportives a toujours posé moult problèmes dans notre pays, raison pour laquelle le ministre a décidé d'installer des garde-fous à même d'assurer un tant soit peu une certaine crédibilité aux assemblées générales, et par ricochet au sport algérien.