Lors de sa dernière audience, le tribunal criminel siégeant près la cour de Mostaganem, en sa troisième session criminelle de l'année courant, a statué sur la fameuse affaire de la dangereuse bande qui sévissait au niveau de la forêt de Sidi Mansour durant les années 2005-2006-2007. Durant toute cette période, cette bande de malfaiteurs a agressé des dizaines de paisibles citoyens en les délestant de leur bien, tout en les maltraitant. Selon l'arrêt de renvoi, c'est à la suite de différentes plaintes déposées contre X que les deux premiers membres de cette bande ont été neutralisées par les éléments de la Gendarmerie nationale en flagrant délit sur les lieux mêmes, ce n'est qu'au terme d'une course-poursuite, et feu de sommation que ces malfaiteurs se sont rendus à l'évidence. L'enquête diligentée pour la circonstance a permis aux services de sécurité d'enregistrer 62 plaintes et de confronter les victimes avec leurs agresseurs, dont plus d'une dizaine les ont reconnus. Aujourd'hui, à la barre, les quatre accusés refutent catégoriquement les faits qui leur sont reprochés. Les deux principaux auteurs D. Mansour, 32 ans et H. Amor 20 ans, malgré la confrontation formelle de plusieurs victimes, qui ont défilé à la barre, restent passibles et clament leur innocence sous prétexte que la gendarmerie les a confondus. Djelloul M. raconte son propre scénario, alors que le président lui fait rappeler qu'il a été arrêté en flagrant délit. H. Amor, dira qu'ils sont victimes du sort, dans le sens que la gendarmerie les a provoqués. Quant aux deux autres accusés, B. Belghachem et B. Samir la tête bien sur les épaules, déclarent n'avoir aucun lien avec cette affaire. Une victime dira «je n'oublierai jamais ces deux visages D. Mansour, et H. Amor surtout le calvaire que j'ai vécu». Une autre victime ajouta que ces deux accusés lui ont fait subir un mauvais quart d'heure, après lui avoir délesté son portable et son argent. Tout au long des débats, malgré le témoignage poignant des victimes, les accusés campent sur leur position. Me Derkaoui Saâda de la partie civile, lors de son intervention souligne qu'aujourd'hui la forêt de Sidi Mansour respire, depuis l'arrestation de cette bande, il n'est signalé aucune agression dans les environs. Le représentant du ministère public tout en mettant en exergue les éléments contenus dans le dossier, après avoir souligné la gravité de cette affaire, et le préjudice causé à de paisibles citoyens, requiert la peine de 20 ans de réclusion criminelle. Me Benkrotly Belkacem, égal à lui-même connaissant parfaitement ce dossier, dira que son client avait 19 ans au moment de son arrestation, de ce fait, on ne peut lui coller sur le dos les 62 victimes. D'ailleurs, pour certains faits qui lui sont reprochés il se trouvait en prison. «Certes, je plaide coupable ; mon client a commis une erreur, je sollicite que la peine soit proche du crime perpétré et mieux comprise par le tribunal d'autant plus que fort heureusement il n'y a pas eu mort d'hommes. Pour Me Djillali Benattia dira que la responsabilité est partagée sur l'ensemble des crimes qui ont été perpétrés durant la journée ce qui donne à réfléchir. Je m'interroge sur l'absence de toute expertise et analyse dans ce dossier», dira cet avocat, qui sollicite que la peine soit à la hauteur des faits, intime conviction oblige. Quant à Me Derrouiche Bouziane, et Mlle Bellabs de l'assistance judiciaire, plaidant non coupable dans la mesure où aucune victime ne les a confondus. Au terme des délibérations, les accusés D. Mansour et H. Amor ont été condamnés à la peine de 15 années de réclusion criminelle, quant aux deux autres, ils ont été acquittés.