La plupart des pays de l'OCDE vont subir des«récessions sévères, et prolongées», pour certains jusqu'en 2010, a prédit cette organisation mardi, estimant que cela pourrait être le plus grave recul de l'activité économique depuis le début des années 80. L'économie américaine «traverse une passe extrêmement difficile», a affirmé l'Organisation pour la coopération et le développement économique, prévoyant qu'elle sera en récession l'an prochain et connaîtra le ralentissement le plus marqué de toute la zone OCDE. Le Japon est menacé d'un retour de la déflation dès la mi-2009, a averti son rapport semestriel de perspectives économiques. L'Allemagne, première économie de la zone euro, va connaître une récession pour l'ensemble de 2009, avec un PIB en baisse de 0,8%. Et la crise financière internationale devrait, également, plonger la France dans la récession en 2009, avec un recul du PIB de 0,4%, creusant nettement le déficit public. Le Royaume-Uni va s'enfoncer, lui aussi, dans la récession en année pleine l'an prochain. Dans leur ensemble, les 30 pays de l'OCDE devraient connaître une récession de 0,4% l'an prochain, puis une reprise de 1,5% en 2010, selon l'organisation. L'OCDE prévoit, enfin, un bond de 8 millions du nombre de chômeurs dans sa zone d'ici 2010, à 42 millions demandeurs d'emplois contre 34 millions actuellement. Les marchés européens ont ouvert en baisse, mardi, boudant la flambée des Bourses asiatiques qui étaient restées galvanisées par le sauvetage par Washington du géant bancaire Citigroup et les perspectives d'un plan de relance massif aux Etats-Unis. La Bourse de Paris a reculé nettement dans les premiers échanges, le CAC 40 cédant 1,60%, malgré le bond de Wall Street, la veille, et au lendemain de la deuxième plus forte envolée de son histoire. Francfort, après un bond spectaculaire de plus de 10%, la veille, se repliait aussi dans la matinée, plombée notamment par le constructeur Volkswagen. Plusieurs entreprises ont annoncé de mauvaises nouvelles, liées à la morosité économique mondiale : la suppression de 3 400 emplois dans la région nordique par le groupe de BTP suédois Skanska courant 2009, le licenciement de 2 400 salariés américains du numéro un mondial de l'acier ArcelorMittal, d'ici mi-janvier. Le groupe minier anglo-australien BHP Billiton a, de soncôté, renoncé à son offre d'achat sur son compatriote et concurrent Rio Tinto, qui aurait donné naissance à un géant mondial du secteur, en raison du contexte de détérioration du climat économique et de baisse du cours des matières premières. Lundi, le président élu des Etats-Unis, Barack Obama, avait affirmé que les «tensions extraordinaires» sur le système financier exigeaient «des réponses politiques extraordinaires», confirmant son intention de relancer l'économie. A Tokyo, l'indice Nikkei s'est envolé de 5,22%. La plupart des autres marchés d'Asie-Pacifique étaient également à la fête, Hong Kong clôturant en hausse de 3,4%, Sydney de 5,79% ou encore Manille de 6,03%. En revanche, Shanghai a terminé en baisse de 0,44%, de par des prises de bénéfices et les inquiétudes pour les entreprises dont les bénéfices faiblissent, selon des courtiers. Un rapport de la Banque mondiale a revu sensiblement à la baisse mardi les prévisions de croissance en Chine en 2009, à +7,5%, contre initialement 9,2%, son plus faible niveau en 19 ans. Lundi à Wall Street, le Dow Jones avait terminé en forte hausse de 4,93% et le Nasdaq de 6,33%. Sur le front des statistiques les investisseurs attendaient, mardi, la deuxième estimation du produit intérieur brut (PIB) américain au troisième trimestre. La première estimation avait fait état d'un recul de 0,3%, plaçant la première économie mondiale aux portes de la récession.