De notre correspondant à Paris Merzak Meneceur Publié à la veille de la tenue du G20 à Londres, qui commence cet après-midi, le rapport intermédiaire de l'OCDE sur les perspectives économiques est sans équivoque : «La récession mondiale empirera cette année.» Selon l'Organisation de coopération et du développement économique, cette récession se manifestera en 2009 par une contraction de l'activité économique de l'ordre de 4,3% en moyenne dans sa zone qui comprend principalement le monde occidental développé. La décroissance due à la plus grave crise du système capitaliste depuis 1929 n'épargne pas les pays émergents qui «verront leur croissance ralentir brutalement», l'activité économique mondiale devant reculer de 2,7%. Son impact sur le commerce international sera très important. L'OCDE estime que celui-ci devrait reculer de 13% en 2009 ! Ces sombres pronostics de l'OCDE sur la croissance et le commerce international n'épargnent pratiquement aucune zone économique et aucun pays. Par exemple, pour les Etats-Unis, 2009 et 2010 devraient se ressembler avec un PIB en recule de 4% l'an «en supposant que les vastes programmes de relance se montrent efficaces et que les marchés des capitaux et du logement deviennent stables». Ce qui signifie que la situation pourrait empirer s'il n'y a pas suffisamment de réactions positives aux mesures prises par l'administration d'Obama afin d'assainir le système bancaire et relancer l'appareil de production. Le Japon et l'Union européenne ne sont pas en reste. Le pays du Soleil-Levant verrait sa production économique reculer de 6,1% en 2009 et le PIB de la zone euro chuter cette année de 4,1%. L'OCDE affirme avec certitude que «l'atonie des marchés d'exportation, le recul de l'investissement et la crise persistante du crédit frapperont durement l'activité dans la zone euro au cours des six prochains mois». En ce qui concerne les grands pays émergents, l'OCDE explique que «l'activité ralentit en raison de l'assèchement du crédit international, de la baisse des prix des produits de base et du repli de la demande d'exportations». La Russie, -5,6%, le Brésil, -0,3%, l'Inde, 4,3%, et la Chine, 6,3%, n'échappent pas à la déferlante récession, même si les deux géants asiatiques restent dans la croissance mais largement en dessous de leurs potentiels. Et ce n'est pas fini, l'OCDE n'excluant pas une aggravation de l'évolution de la crise. Son rapport intermédiaire souligne que «les risques d'un scénario encore plus sombre l'emportent sur la perspective d'une reprise rapide». «Le danger le plus important, ajoute l'OCDE, est celui de voir le tassement de l'économie réelle compromettre davantage la santé des institutions financières, ce qui aggraverait le marasme de l'activité économique.»