Coïncidence ou calcul politicien, la sortie sur le terrain à Tlemcen du président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M. Bouguerra Soltani, avant-hier, semble vouloir s'inscrire dans le sillage de la visite du président de la République à Oran. Preuve en est, le discours prôné dans la capitale des Zianides par le chef de file de ce parti tend à colmater les brèches et apporter certains correctifs à sa politique vacillante, dans l'optique d'une mise à niveau politique par rapport à la démarche du président Bouteflika. En effet, lors de son meeting à la maison de la Culture Abdelkader-Alloula de Tlemcen, M. Bouguerra s'est attelé à vanter les mérites de la politique et des réalisations enregistrées sous l'ère du président Bouteflika. «L'Algérie a franchi de grands pas en matière de développement dans divers secteurs et connu des améliorations notables sur le plan de développement à la faveur d'affectations budgétaires importantes», a-t-il annoncé d'emblée. Selon lui, c'est ce qui a incité son parti à apporter son soutien au projet de la révision de la Constitution et un troisième mandat pour le président de la République, et ce, pour parachever les projets de développement et assurer la continuité de la démarche du président Bouteflika porteuse d'un avenir meilleur pour les générations montantes. «Nous considérons tous au sein du parti et ailleurs que le président de la République est l'homme qui convient à cette conjoncture au vu de ses réalisations en matière de développement et ses efforts ayant permis le recouvrement de la sécurité et de la quiétude sociale grâce à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale», a-t-il étayé ses propos. Il conviendrait de dire, à ce propos, que la sortie de M. Bouguerra vise à placer son parti dans un autre contexte pour fuir un tant soit peu le mouvement de mécontentement qui prévaut au sein de sa formation politique. Une façon de reléguer les problèmes internes qui secouent le MSP et de mettre au premier plan les nouvelles donnes et échéances politiques, entre autres, la présidentielle pour se prémunir de toute attaques de ses frondeurs. Voulant toujours donner l'image d'un parti faisant de l'opposition constructive, M. Bouguerra a mis un bémol à ses déclarations, en affirmant que «même avec ces acquis, des carences se font ressentir, notamment en ce qui concerne les libertés individuelles et la démocratie en accordant davantage d'intérêt à la vie sociale». Pour ce faire, selon toujours lui, il est important de «prendre en considération l'opinion de la majorité, sans pour autant sous-estimer l'opinion de la minorité et de prôner la transparence pour éradiquer les fléaux sociaux, comme la corruption». Au sujet de ce dernier point, M. Bouguerra semble récidiver d'une façon laconique pour ne pas se faire épingler comme il l'a été lorsqu'il a affirmé détenir des dossiers sur la corruption. Pour donner un cachet partisan à cette rencontre, M. Bouguerra a plaidé la stratégie adoptée par notre parti consiste à informer les sympathisants du MSP sur toutes les nouveautés sur les plans national, régional et international, «pour être au diapason avec les changements qui s'opèrent à l'intérieur et à l'extérieur du pays», tout en insistant sur «l'importance d'écoute de la base du parti pour parvenir à une décision démocratique en toute responsabilité et d'ouvrir un dialogue franc avec les jeunes pour trouver des solutions adéquates leur assurant un avenir prospère». Dans un autre contexte, M. Bouguerra a passé en revue certaines questions d'actualité, entre autres, la question palestinienne et la situation qui prévaut à Ghaza qui est toujours sous embargo, une occasion d'ouvrir une parenthèse sur l'attitude des pays arabes vis-à-vis de cette situation et de la fermer en exhortant les partis politiques, le mouvement associatif et l'élite à prendre des initiatives de solidarité envers les Palestiniens. Dans ce cadre, M. Bouguerra a affirmé que son parti organisera, le 25 décembre à Alger, un meeting populaire dédié à la solidarité avec le peuple palestinien.