Simple «décharge», calcul politique ou Bouguerra Soltani a-t-il cédé à la pression qui s'exerçait sur lui, notamment depuis le 4e congrès du MSP qui a abouti, une année après, à l'éclatement du mouvement avec la naissance d'un autre mouvement dirigé par le contestataire Abdelmadjid Menasra ? En effet, le ministre d'Etat sans portefeuille, Bouguerra Soltani, a saisi le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, par courrier pour lui demander d'«être déchargé» de cette fonction pour mieux se consacrer à son parti. C'est ce qu'a fait savoir hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale son conseiller, Noureddine Aït Messaoudène. «Il semble que les choses s'acheminent vers un retrait de M. Soltani du gouvernement», a-t-il déclaré avant de préciser : «M. Soltani a déclaré solennellement qu'il allait se consacrer à la gestion de son parti (le Mouvement de la société pour la paix - MSP) après la réunion du bureau national», mais, a-t-il ajouté, «dans le respect des prérogatives du président de la République dans la désignation des ministres». L'orateur tentera de minimiser la contestation qui sévit au sein du mouvement, menée par Abdelmadjid Menasra, qui a annoncé la création d'un nouveau parti, le Mouvement de prédication et de changement. «Le problème n'est rien d'autre qu'une guerre de leadership et ceux qui se réclament de Mahfoud Nahnah trahissent son héritage en créant une structure dont on ne sait s'il est un parti politique ou une entité destinée à la prédication», a dit M. Messaoudène. Selon lui, aucun congrès extraordinaire du MSP n'est prochainement prévu, mais il n'en a pas écarté l'idée ou celle «d'assises» si «de grandes questions se posent au parti». Ainsi, Bouguerra Soltani veut-il par cette sortie afficher sa volonté de reprendre en main la destinée du parti qui risque de subir une saignée sans précédent ? Alors que les tractations battent leur plein quant à la formation du gouvernement, la sortie de Soltani s'apparente, expliquent les observateurs de la scène politique nationale, à «une sortie honorable d'un gouvernement dans lequel il ne sera sans doute pas retenu».