1.- Les 2/3 des réserves mondiales de gaz naturel, sont concentrés seulement dans quelques pays : plus de 60 %des réserves mondiales, dont la Russie 35,%, l'Iran 15 % et 10 % au Qatar. Grâce à la découverte de nouveaux champs (notamment dans la zone Asie/Océanie) et à la réévaluation des champs existant en dehors de l'Europe, les réserves mondiales ont augmenté de 15 % depuis 2000. Les 2/3 des nouvelles découvertes de la période 2000/2007 sont des réserves offshore. L'évolution de la consommation mondiale serait, selon certaines prospectives, entre 2000 et 2030/2040, de 40 et 22 % à 20 et 25 % avec le retour du charbon 25 % dont les réserves prouvées aux USA, représentent plus du double des réserves des hydrocarbures de l'Arabie saoudite en termes d'efficacité énergétique. Les spécialistes de l'énergie estiment, que sur les réserves algériennes (2,5 % des réserves mondiales) initiales prouvées, environ 4 600 milliards de mètres cubes, 80 % d'entre elles sont récupérables alors que 15 % ont déjà été exploitées. Environ 1 000 milliards de mètres cubes supplémentaires sont considérés comme des réserves probables. La Norvège, en 2007, a fourni 18 % de la consommation européenne de gaz, la Russie 23 % et l'Algérie environ 10 %. Celle-ci, grâce à la stratégie de Gazprom et de Sonatrach qui aspire au rang de troisième fournisseur de l'Europe et occupe la deuxième place sur le marché européen avec l'extension de Medgaz, Galsi et le Nigal. L'Algérie occupe actuellement, la septième place dans le monde pour les réserves de gaz naturel et la quatrième pour ses exportations, derrière la Russie , le Canada et la Norvège. Il existe nombre de projets qui sont en cours de réalisation, à l'exemple du projet Medgaz qui est considéré comme le plus important avec une longueur de 1 050 km (550 en territoire algérien, 200 sous la mer et 300 en territoire espagnol). Grâce, en effet, à ce méga projet, le volume de gaz algérien sur le marché de l'Union européenne va être augmenté de 50 %. Le positionnement stratégique de l'Algérie, aussi bien dans le cadre d'association avec l'Union européenne que dans l'UMA, devrait découler du poids que représente cet atout. Le dernier forum euro-méditerranéen a, d'ailleurs, bien formalisé les priorités, à savoir intégrer les réseaux, favoriser les échanges énergétiques et promouvoir les énergies renouvelables dont le solaire. Par ailleurs, le gaz est un important input dans le dessalement d'eau de mer afin de desserrer les contraintes pesées par la pénurie d'eau, action menée par l'Algerian Energy Company (AEC). Rappelons, également, que l'Algérie anticipant le nouveau modèle de consommation énergétique qui se met lentement en place à l'horizon 2020 (la politique énergétique des USA étant déterminante à l'avenir) vient de signer un important contrat avec les Espagnols pour l'utilisation du solaire combiné avec l'utilisation du gaz grâce à la société NEAL (New Energy Algeria), qui a été créée en février 2002, et ouverte aux sociétés nationales ou étrangères. 2.- Le gaz étant indexé sur le cours du pétrole, la rentabilité dépend donc de l'évolution du cours du cours pétrole, rendant avec un cours inférieur à 50 dollars, moins rentables les unités GNL par rapport au gaz naturel (GN) canalisation) du fait des investissements élevés et, donc, paradoxalement ralentissant la possibilité d'un marché libre de gaz comme le pétrole, et en plus le gaz contrairement au pétrole, pour un même volume, s'épuise rapidement à cause de sa volatilité. En effet, il faille tenir compte des éléments stratégiques suivants ; a.- de la structure des prix relatifs : un gisement peut être non rentable à 20 dollars le baril et rentable à 40 dollars devant tenir compte dans le prix à la pompe des taxes sur les huiles qui, dans les pays développés, varient entre 40 à 70,%, la rente n'étant pas totalement captée par les pays producteurs ; b.- de l'évolution de la croissance de l'économie mondiale et notamment de la stratégie énergétique des USA et de l'Europe qui dépendent actuellement de plus de 50 % de leur approvisionnement de l'extérieur (plus de 70 % horizon 2020) et surtout des pays émergents comme la Chine , l'Inde, le Brésil ayant misé sur l'éthanol ; c.- de la stratégie des transnationales du fait de la globalisation de ce secteur ; d.- des actions pour économiser l'énergie notamment dans le domaine du chauffage (renvoyant au mode de construction), du transport, de l'agriculture et de l'industrie qui sont les plus gros consommateurs ; e.- et, enfin, de la prise en compte d'une nouvelle politique écologique pour protéger notre environnement avec le réchauffement climatique à travers les effets de serre (accord de Kyoto que les USA n'ont pas ratifié alors qu'ils sont les plus grands pollueurs). 3.- La réunion regroupant les 12 pays producteurs de gaz, le 24 décembre 2008 à Moscou, créant une structure de coordination officielle (FPEG) contrairement aux supputations, ne saurait s'assimiler à une OPEP gaz. Rappelons que l'idée d'une OPEP gaz a été lancée par le Venezuela et l'Iran, pour des raisons politiques, les Russes ayant une position ambivalente selon la conjoncture politique, un cours du pétrole en dessous de 50 dollars remettrait en cause toute la stratégie d'internationalisation de Gazprom et, donc, par là toute l'influence géostratégique de la Russie sans compter les retombées financières négatives au niveau intérieur. Il est démontré économiquement qu'à court terme, une Opep gaz à l'instar du pétrole, qui répond aux mécanismes boursiers, était utopique car le marché gazier est régional, segmenté, avec la prépondérance des canalisations à la différence du marché pétrolier qui est un marché mondial. Si, demain, il y a généralisation des GNL(gaz naturel liquéfié) qui demandent d'importants investissements, alors on pourrait aller vers un marché Opep gaz tout en rappelant que le prix du gaz est déjà indexé sur celui du pétrole. Entre 2006 et 2007 -- pour ne citer que l'Europe de l'Ouest -- environ 80 % de la demande de gaz a été satisfaite par le biais d'importations, notamment via le réseau de gazoducs. Selon la BP, le commerce mondial du gaz naturel est actuellement transporté par le biais du réseau de gazoducs (71,8 %) contre 28,2 % pour le transport par tankers de GNL. Ainsi, à court et moyen termes, il est impossible d'imaginer économiquement un marché du gaz qui puisse être introduit dans les systèmes boursiers internationaux répondant à des méthodes de commercialisation et d'outils de gestion des risques comme l'ensemble des produits boursiers. Les marchés spots peuvent difficilement à court terme se substituer aux contrats entre les pays producteurs et consommateurs lorsqu'on sait que les contrats sont à moyen et long termes, du fait que l'investissement dans le domaine gazier est hautement capitalistique, le coût étant très lourd et la rentabilité possible qu'à moyen et long termes. Cependant, il est souhaitable, comme le préconise l'Algérie, une entente entre les pays consommateurs et les producteurs afin à la fois de sécuriser les approvisionnements et stabiliser les revenus des pays producteurs. Cette position a été réaffirmée, officiellement par le ministre des Affaires étrangères algérien, lors de la dernière visite du président de la République en Iran. L'Algérie privilégiant actuellement une bonne entente entre les pays producteurs et les pays consommateurs, selon un juste prix permettant d'amortir le capital avancé qui est extrêmement lourd, et avoir un profit raisonnable du fait que c'est une ressource éphémère.