Drôle, comme l'homme a tendance à hâter sa fin. Son échéance fatale. Les multiples maux qu'il a engendrés au cours des derniers siècles ont rendu la planète invivable et le nombre d'êtres vivants, toutes espèces confondues, n'a cessé de décroître malgré les progrès de l'insémination et de la gestation artificielles. Les calamités se sont succédé sans relâche et leurs effets se sont cumulés de manière imprévisible en une spirale infernale dévorant un nombre exponentiel de victimes. Aux guerres conventionnelles et aux multiples formes inventives de terrorismes se sont ajoutées des maladies toujours plus inédites, meurtrières et incurables. Ces cellules qu'on appelle dans le jargon médical les métastases, incontrôlables et assassines qui s'auto-reproduisent en masse dans la nature ont complété les effets dévastateurs des modifications climatiques dues aux pollutions et déforestations. Des régions entières ont basculé dans la surchauffe ou la glaciation suivant les périodes. Les inondations ont succédé aux tornades, aux canicules et aux tempêtes de neige. Tant est si bien que la désertification a progressé à vue d'œil sur tous les continents, les conditions de survie et d'agriculture sont devenues de plus en plus problématiques et la famine est à présent endémique, même chez les ex pays riches. La crise financière «provoquée a fait son effet. La baisse de la population et les merveilles biotechnologiques n'ont pas compensé la chute vertigineuse de la production agricole due à la disparition inéluctable des sols. La science, convoquée comme toujours pour tenter de résoudre les aberrations commises par tout un chacun, n'a guère pu ralentir les mécanismes de destruction. Pire, certaines découvertes, mal utilisées, notamment dans les domaines génétiques et informatiques, n'ont fait qu'apporter de nouvelles armes au moulin aveugle qui broie inexorablement la Terre et ses habitants. M. A.