Avant-hier, et après plus d'une semaine d'incessants bombardements aériens et d'artillerie marine, l'armée de l'entité sioniste a décidé de passer à une autre étape de son expédition criminelle contre les enfants de Ghaza, en recourant, par plusieurs fronts, à une offensive terrestre avec chars et soldats. Campés des jours durant à l'entrée de la ville en vue de créer une pression psychologique sur les habitants de la Bande de Ghaza, pourtant loin de s'en préoccuper, eux, qui couraient plutôt dans tous les sens pour sauver leurs blessés et enterrer les centaines de victimes innocentes assassinées par les armes de l'entité barbare, les émissaires en uniforme d'Ehud Barak ont commencé à avancer, prudemment, en bordure des zones d'habitation. Le ministre israélien de la Guerre, Ehud Barak, en lançant cette énième opération criminelle, a tenu à préciser qu'elle serait longue, en voulant pour principale raison le fait que ses troupes rentrent à Ghaza avec un seul objectif, celui de neutraliser toutes les poches de résistance de Hamas, d'où les roquettes sont tirées vers les territoires occupés par l'entité sioniste. Alors que tous les peuples du monde arabe, affligés par le deuil qui frappe le peuple désarmé de Ghaza, par la désunion honteuse des gouvernements arabes et par l'injustice internationale et la complicité des grandes puissances occidentales, on espère voir, à travers cette incursion terrestre, se réitérer l'expérience libanaise d'Israël dont la débâcle face au Hezbollah fut spectaculaire et une humiliation sans précédent pour une armée qui n'est rien d'autre que le prolongement logistique et technologique de l'armée américaine. A ce titre, et dès avant-hier, la résistance du Hamas annonçait des morts dans les rangs de l'armée sioniste. Un fait d'armes de la résistance du Hamas qu'Israël ne reconnaîtra pas en ces moments de guerre psychologique, mais qui pourrait devenir ingérable si les victimes devenaient plus nombreuses, car il s'agit ni plus ni moins que d'une guerre électorale qui se mène pour séduire un électorat sioniste fanatique et sanguinaire qui voudrait que les hommes et les femmes pour qui il votera broient de l'Arabe avant de brasser ses voix. Mais cette guerre à forces inégales coûte trop cher en vies humaines aux Palestiniens, parmi les enfants et les populations désarmées de Ghaza. Hier, en fin de matinée, alors que des combats étaient signalés aux abords de la ville de Ghaza, des obus ont explosé dans le quartier commerçant de la principale ville du territoire qui abrite 1,5 million de Ghazaouis. Suite à cette agression, cinq Palestiniens ont trouvé la mort alors que quarante furent blessés. Par ailleurs, plus au nord de cette localité, des civils palestiniens ont été assassinés lorsque des tirs de chars israéliens les ont pris pour cible. Devant ces tueries barbares, quelque victoire symbolique des Palestiniens pourrait se profiler Hamas ayant annoncé de son côté, avoir capturé deux soldats israéliens. Une évolution de la situation qui devrait calmer les va-t-en guerre israéliens, agiter l'opinion publique juive et révéler un revirement dans le discours de la communauté occidentale. Les démentis d'Israël concernant la mort de soldats et la capture d'autres semblent fonctionner comme une contre-propagande de guerre en vue d'empêcher Hamas de gagner du terrain sur le plan politique, l'entité sioniste étant très peu sûre de sa résistance psychologique, mais néanmoins certain de son avantage militaire. D'ailleurs, pour paraître crédibles, les bilans de cette offensive sont produits par Israël avec un sens exagéré du détail, un communiqué faisant état, hier, de trente soldats blessés, dont deux grièvement. Selon toute probabilité, il est impossible d'avoir autant de blessés de guerre sans déplorer des morts. Déplorable, tout chez l'entité sioniste semble reposer sur le mensonge. Propagande aussi sont les dépêches émises par les organes de presse occidentaux qui distillent des informations d'où ressort un positionnement perfidement pro-israélien, comme s'il s'agissait de croisades entre chrétiens et musulmans, alors qu'il est question du martyre quotidien de populations enclavées, affamées et désarmées que l'on tue du ciel, depuis la mer et, désormais aussi, par voie terrestre. L'enclave côtière de Ghaza a subi également des bombardements, hier, qui ont ciblé des tunnels qui menaient jusqu'à l'Egypte. Le but recherché est d'empêcher les vivres et les médicaments d'arriver aux milliers de blessés palestiniens dont Israël entend faire soit des cadavres, soit des invalides. La dépêche européenne, qui donne cette information et qui se montre catégorique quant au but militaire recherché par cette opération, n'emploie même pas le conditionnel en précisant que c'est pour empêcher le transit d'armes vers Ghaza. Responsable de ses propos, la dépêche évite de nuire à l'allié égyptien, précisant qu'il s'agit tout de même d'armes de contrebande. Mais l'information qui accompagne ces opérations de bombardement de tunnels fait état de destruction de dépôts d'armes et de plusieurs unités de lance-roquettes. Voilà qui est pour anéantir la résistance du Hamas, devrait-on en conclure. Pourtant, hier matin et après l'annonce de ces infos de propagande, pas moins de 25 roquettes ont atterri sur Sderot, une localité des territoires occupés par l'entité sioniste. Les Israéliens, et en vue certainement de produire un effet psychologique déterminant sur la résistance du Hamas, ont tenu à annoncer que leur séjour à Ghaza risquait de durer de «longs, longs jours», selon l'expression même d'Ehud Barak, le ministre de la Guerre de l'entité sioniste. Il semble que le but recherché soit de donner à croire que les soldats israéliens sont prêts à rester sous le feu de la résistance jusqu'au total anéantissement de celle-ci ou sa capitulation. Or, la situation d'il y a deux ans et demi, avant le retrait de la bande de ghaza, a beaucoup changé et ce sont des Palestiniens galvanisés par l'agression barbare d'Israël qui attendent d'en découdre avec l'ennemi sioniste, suréquipé, portant l'accoutrement fasciste de la violence armée, mais prêt à détaler dès qu'il y a des morts dans les rangs, les soldats israéliens, qui ont jusque-là investi des zones désertées par la résistance pour des raisons tactiques, sont attendus de pied ferme. D'ailleurs, d'intenses combats, à forces inégales bien entendu, ont été signalés à l'est de la ville de Zeitoun. «Les Israéliens sont exactement là où nous voulions qu'ils soient et ils vont bientôt le savoir.» C'est ainsi que s'exprimait, hier, un officier de la résistance palestinienne. A l'heure actuelle, l'offensive terrestre qu'Israël redoute par-dessus tout est la preuve même que les bombardements aériens n'ont pas produit l'effet escompté sur Hamas, encore moins sur les sources de tirs de roquettes sur Israël. Les 450 et plus de victimes innocentes de Ghaza qu'Israël a assassinées et que la communauté internationale portera longtemps sur la conscience pourraient presque reprocher à Israël, si elles étaient encore en vie, que plus d'une semaine de guerre se soit soldée par autant de mort et de destruction et qu'en fin de compte le bilan, pour l'artisan de cette horreur, soit un échec.