En Egypte d'abord, en Cisjordanie ensuite, premières étapes du périple qui l'a conduit lundi dernier auprès d'Ehoud Olmert en Israël et s'est poursuivi hier par une escale en Syrie et une halte au Liban, le chef de l'État français a essayé de faire entendre le principe endossé par l'Union européenne : la nécessité d'un cessez-le-feu. L'urgence pour le président français est de faire cesser «les violences d'Israël à Ghaza et d'arrêter les tirs de roquettes du Hamas qui tuent les populations civiles en Israël». Une phrase qu'il a martelée au cours de sa conférence de presse à Ramallah, occultant délibérément de parler du blocus qui tuait à petit feu depuis 18 mois les Palestiniens de Ghaza. Mais les armes que veut faire taire d'abord le président français sont évidemment celles de la résistance palestinienne. Celles de ces hommes et de ces femmes qui essuient depuis deux semaines le déluge de feu aérien, maritime et terrestre de la troisième force militaire au monde. Des hommes et des femmes qui n'ont qu'un arsenal militaire dérisoire pour se défendre et défendre leur dignité dans ce bout de terre dont ils ont arraché la liberté après de longues décennies de sacrifices. Une cause juste mais qui ne semble nullement toucher les puissants du monde plutôt solidaires du «combat» de l'entité sioniste «contre le terrorisme». «Terrorisme !» un talisman dont l'effet magique est garanti chaque fois qu'il est brandi par l'entité sioniste. Pourtant, ces pays, chantres des droits de l'Homme, ces donneurs de leçons qui ont remué ciel et terre pour défendre les moines du Tibet contre le pouvoir central de Pékin, ferment l'œil sur le génocide perpétré par les sionistes à Ghaza. Les droits de l'Homme n'ont aucun droit de cité chaque fois qu'Israël décide de s'attaquer à des populations civiles pourtant protégées par les conventions internationales dont celle de Genève. Une convention qui interdit formellement le bombardement de civils quand bien même des combattants se cacheraient parmi eux. Mais Israël ne respecte aucun des 159 articles de la convention. L'entité sioniste, dont l'histoire est jalonnée de crimes, est plus que jamais protégée par la connivence de ses alliés classiques qui lui trouvent toutes les excuses pour commettre tous les crimes possibles et inimaginables. Concrètement, le président français, qui prétend vouloir «aider à trouver une solution» en se rendant sur place, n'a fait qu'apporter un soutien, un de trop à des criminels de guerre qui se passent allégrement de l'avis de la communauté internationale pour commettre leur forfait. La France, qui a condamné l'intervention terrestre d'Israël, affirme sa conviction que le Hamas, en rompant la trêve -qui du reste n'a jamais été respectée par Israël- et en reprenant les tirs de roquette contre les villes occupées par l'entité sioniste, a «agi de manière irresponsable et impardonnable». En tant qu'«ami» d'Israël, Sarkozy a échoué dans sa mission pour conseiller à cette «grande nation», cette «grande démocratie» le nécessaire arrêt de «ses violences». Son parti pris plus que flagrant, conciliant avec l'agresseur et admonestant l'agressé, ne pouvait donner naissance qu'à un échec annoncé. La tournée du chef de l'Etat français et celle de la troïka européenne relèvent donc plus d'une manœuvre politicienne pour se donner bonne conscience. Une action destinée plus à la consommation interne que relevant d'une réelle volonté de faire entendre la voix de la raison. Plus que jamais, la population de Ghaza abandonnée, livrée poings et pieds liés à ses bouchers, est sacrifiée sur l'autel des remords occidentaux. Ceux qui n'ont pas su hier protéger les Juifs d'Europe de la boucherie nazie, font preuve aujourd'hui de la même «impuissance» face à l'holocauste sioniste sacrifiant les Palestiniens de Ghaza. G. H.