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Plusieurs pays affect?s par le diff?rend Kiev-Moscou sur le gaz
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 01 - 2009

La querelle gazière, entre la Russie et L'Ukraine, se propage peu à peu à l'Europe, où de nombreux pays ont constaté, mardi, une baisse du volume des livraisons russes, tandis que Kiev et Moscou continuent de se rejeter la responsabilité de ce différend.
Selon Alexandre Medvedev, vice-président du directoire du groupe gazier russe Gazprom, l'Ukraine a coupé, unilatéralement, le débit de trois ou quatre gazoducs dédiés aux exportations, dans la nuit de lundi à mardi, et le volume a chuté de plus de 80%.
Il a qualifié «d'irresponsable» la conduite de Kiev.
Les Balkans et la Turquie ont été les premiers touchés et Sofia, où la température avoisine 15 degrés, a annoncé que les approvisionnements transitant par l'Ukraine, en direction de la Bulgarie, la Grèce, et la Macédoine, avaient cessé. Sofia dit vivre «une situation de crise».
«La Russie et l'Ukraine doivent, rapidement, trouver une solution car les systèmes énergétiques de nombreux pays sont menacés», a déclaré Peter Dimitrov, ministre bulgare de l'Energie et de l'Economie.
En Macédoine, un responsable a déclaré que ses réserves ne lui permettraient de tenir que quelques jours.
La Turquie a indiqué ne plus recevoir le gaz russe, acheminé via le gazoduc traversant l'ancienne république soviétique.
Mardi, également, le groupe autrichien spécialisé dans les hydrocarbures, OMV, a annoncé que les approvisionnements en provenance de Russie avaient chuté de 90%. Il avait, auparavant, été informé par Moscou que les livraisons seraient réduites de 30% à 40%, mardi 6 janvier.
Quant à Transgaz, l'organisme gazier public roumain, il a indiqué que les volumes avaient chuté de 75%.
L'Europe de l'ouest moins menacée
Les pays d'Europe de l'Ouest sont, pour l'instant, moins affectés, d'une part parce qu'ils disposent de réserves plus vastes, et qu'ils ont accès à d'autres sources, notamment au gaz algérien et au gaz norvégien.
Le Kremlin accuse l'Ukraine de détourner, pour son marché intérieur, du gaz transitant sur son sol et destiné à l'exportation. Au contraire, pour Kiev, Moscou coupe, délibérément, ses flux gaziers destinés à l'Europe. L'Ukraine appelle l'UE à envoyer un signal de fermeté à la Russie.
Gazprom a arrêté ses approvisionnements gaziers à l'Ukraine, le 1er janvier, en raison d'un différend, qui ne semble pas prêt de s'apaiser, sur la dette de Kiev et sur le prix du gaz lui étant destiné.
Lundi, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, avait annoncé que Gazprom allait augmenter les livraisons de gaz vers l'Europe, via des gazoducs contournant l'Ukraine.
La présidence européenne, désormais assurée par la République tchèque, a qualifié «d'inacceptables» les coupures d'approvisionnements et exige que les livraisons soient rétablies, «immédiatement», tout en appelant à une reprise des négociations entre Kiev et Moscou.
Prague, également affecté par la perturbation des livraisons, a publié, mardi, un communiqué dans lequel sont soulignées les difficultés légales et techniques posées par ce conflit, estimant qu'elles compliquaient la recherche d'un accord.
Délégation européennemardi à Kiev
«Le camp ukrainien a assuré qu'il ne ménageait pas ses efforts pour trouver une issue au conflit et garantir à l'Europe un accès normal, et sans limitation, au gaz naturel», indique le gouvernement tchèque. «Toutefois, plusieurs aspects, tant d'un point de vue légal, que d'un point de vue technique, rendent difficile la conclusion d'un accord entre Naftogaz et Gazprom.»
Une délégation de l'Union européenne doit rencontrer des responsables ukrainiens mardi, à Kiev, et d'autres représentants de l'UE pourraient entrer en contact avec Gazprom, sans que cette réunion ait été confirmée. José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, a déclaré, lundi, qu'il avait appelé Vladimir Poutine et Ioulia Timochenko, chefs des gouvernements russe et ukrainien, pour leur demander que le différend qui les oppose n'affecte pas les livraisons en direction de l'Union.
«J'espère que cette question va être résolue. Les pays européens, qui n'ont rien à voir avec ces problèmes, ne doivent pas être affectés», a-t-il dit. Selon de nombreux observateurs, le conflit entre la Russie et l'Ukraine dépasse le cadre d'un conflit portant sur le gaz. Il s'agirait, pour Moscou, de faire pression sur Kiev afin que l'ancienne République soviétique renonce à ses ambitions de rejoindre l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord.
Gazprom, de son côté, assure qu'il n'en est rien et qu'il s'agit d'un différend, purement commercial, portant sur une question de prix.


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