A travers les marchés de la ville, les magasins d'alimentation, les épiceries, les étalages sont superbement garnis et on vous offre toutes les variétés de friandises et vous avez le choix entre les fruits exotiques, les fruits secs et les sucreries made «in dehors». Car c'est la fièvre pour les préparatifs de «Ras El-âm» ou Yennayer. Beaucoup de légendes sont restées vivaces au sein des familles et les préparatifs culinaires diffèrent d'une région à l'autre. La Nouvelle république a enquêté au sein de plusieurs foyers et vous donne une belle image sur les réjouissances durant Yennayer. Pour l'histoire, Yennayer représente la victoire éclatante du roi berbère Chachnaq contre le roi des Pharaons Ramsès III, le 12 janvier il y a de cela 2959 ans. A Miliana, chez Hadja Oum El-Khir, le soir de Ras El-âm, tous les membres de la famille se réunissent autour du repas spécialement préparé à cette occasion, c'est-à-dire de la «rechta» avec du poulet, suivie d'une soupe faite avec des herbes. On distribue à tous les membres des friandises sans oublier la célèbre pâte de raisin et la confiture de coing. Puis chacun goûte au «doum», une tubercule que les paysans venaient vendre au marché. Ce dessert est une pensée pour le Prophète (QSSSL) et son départ de La Mecque vers Medine. Ensuite, toute la famille, sous la direction de la maîtresse de maison, entame des chants religieux suivis du jeu de la Boqala. Le matin, on goûte les beignets préparés par les jeunes filles. A Bouhdoud, dans la commune des Arrib, la famille El-Hadj Hamdane originaire de Kabylie, fête d'une autre façon Yennayer. Si El-Hadj m'explique : «Le soir chaque famille se réunit autour d'un grand repas. En général, c'est le couscous traditionnel avec du poulet ou de la viande de bœuf. Dans certains foyers, on sert aussi aux invités taâsbani (plat très riche préparé spécialement à cette occasion. Ensuite c'est la veillée où les femmes s'adonnent à des chants traditionnels. Les vieilles récitent des prières pour souhaiter à tout l'entourage beaucoup de bonheur et une bonne récolte. En guise de friandises, on distribue du raisin conservé dans des jarres». A Djelida, on fête aussi Yennayer, et au douar où habite Si Mostefa, agriculteur de père en fils, le soir toute la famille se retrouve devant la table basse pour déguster le repas traditionnel : couscous avec la viande de bœuf ou de chèvre, lait caillé... On distribue au enfants qui attendent avec impatience, des dattes, de figues sèches et des pâtes feuilletées au miel. Les femmes se réunissent et entament des chants à la gloire du Prophète (QSSSL). Pour le «dreze» (friandise) c'est une tradition d'une tribu située au nord de la Turquie, qui consiste à placer un enfant sur un grand plat en bois rempli de friandises, lorsqu'il atteint le septième jour après la naissance.