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Le p?re de l??gyptologie
Jean-Fran?ois Champollion (1790-1832)
Publié dans La Nouvelle République le 01 - 02 - 2009


Un don précoce pour les langues anciennes
Dès son jeune âge, le futur déchiffreur des hiéroglyphes fait montre d'une grande précocité car, à cinq ans, il lisait, seul, les livres dans la librairie paternelle, et à 11 ans, suivait une scolarité à tout point de vue remarquable au lycée de Grenoble, étonnant – déjà — son entourage par sa traduction parfaite des œuvres – même les plus difficiles — des auteurs latins connus comme Virgile (70-19 av.J.-C.) et Horace (65-08 av. J.-C.).
A cette époque, déjà, il parlait couramment le latin à l'âge de neuf ans et les langues anciennes comme l'hébreu (à treize ans), l'arabe (à quatorze ans), l'assyrien et l'araméen, puis s'intéressa, à partir de 1805, à l'éthiopien et au copte.
En 1807, il quitte le lycée et venait de rédiger un essai sous le titre de la Description géographique de l'Egypte avant la conquête de Cambyse qu'il présenta devant le jury de l'Académie des sciences et des arts, où il fut reçu alors qu'il était encore adolescent.
En effet, à cette date, il avait quitté la ville de Grenoble pour poursuivre durant deux années ses études à Paris à l'Ecole spéciale des langues orientales et au collège de France où il apprit le sanscrit, le chinois et le persan. Mais son intérêt était surtout concentré sur l'Egypte ancienne et était grandissant ce qui explique l'importance pour la langue copte dont il approfondit l'usage car il avait pris conscience que son travail sur les papyrus sera basé sur cette langue. Il parviendra, d'ailleurs, à mettre en relief deux grammaires du copte ainsi qu'un dictionnaire.
Champollion et la pierre de Rosette
Dans la capitale française, il se passionna pour l'étude d'une copie de la célèbre pierre de Rosette (ou Rachid, nom d'un village égyptien du Delta) qui fut découverte en 1799, lors de l'expédition française entreprise par Napoléon Bonaparte pour occuper l'Egypte (1798-1801). Champollion mit tant d'ardeur dans ce travail que cela lui prenait tout son temps mais il parvint à publier, en 1809, sa théorie sur l'ancienne égyptienne qu'il maîtrisera dans les années qui suivirent en découvrant le secret des hiéroglyphes (ou «écriture sacrée»).
Rappelons que cette pierre de Rosette est une plaque gravée trouvée, près de la ville de Rosette (Basse-Egypte) par les troupes françaises lors de leur séjour dans cette province de l'empire ottoman. Cette stèle fut remise, ensuite, au groupe de savants qui accompagnaient l'armée française qui considérait qu'elle avait un grand intérêt. On sait que la somme prodigieuse des informations et des connaissances réunies par eux au cours des trois années qu'a durées la campagne d'Egypte ont été réunies dans la somptueuse Description de l'Egypte qui s'étale sur plusieurs gros volumes car ces admirables savants ont accompli un travail vraiment titanesque.
Cette stèle de granit — actuellement exposée au British Museum de Londres – comportait des inscriptions en trois langues et comptait 1 419 signes équivalant à 486 mots du texte grec dans ce qui était, en réalité, un décret promulgué, en l'an 196 av. J.-C. par le pharaon de l'époque, Ptolémée V (204-181 av. J.-C.). Ce décret royal était rédigé en 2 langues et 3 écritures : hiéroglyphes, démotique et grec, et le génial — et encore très jeune savant — en déduisit que les hiéroglyphes ne pouvaient transcrire uniquement que des mots. Puis, en comparant des relevés provenant des ruines d'Abou Simbel (dans la Vallée des Rois), du temple de Ramsès II (pharaon qui a gouverné de 1301 à 1235 av. J.-C.) et du temple du site d'Amada (situé en Nubie, au sud du pays), il arriva à la conclusion que cette écriture sur papyrus oubliée depuis des siècles l'une des premières de la civilisation humaine est à la fois une écriture symbolique, figurative et alphabétique dans un même texte, une même phrase ou un même mot.
Une grande et éminente découverte historique
Grâce à l'intervention de Joseph Fourier, l'empereur français, Napoléon, dispense Champollion de la conscription. Jean-François revient à Grenoble auprès de son frère aîné, lui-même professeur ès sciences. Il devient professeur d'histoire ancienne à l'université de Grenoble en 1810, et il a juste 20 ans ! En 1814, il publie l'Egypte sous les pharaons en deux tomes et il parvint à distinguer les groupes épithètes, ainsi que le pluriel. En 1815, il avait l'intention d'éditer un dictionnaire et une grammaire coptes, mais ses travaux furent refusés par l'Institut. Il y avait bien son frère Jacques-Joseph qui était devenu secrétaire de Napoléon Bonaparte et qui voulait bien l'aider auprès de l'empereur mais la défaite de ce dernier et sa chute dans la terrible bataille de Waterloo (Belgique, 18 juin 1815) empêchèrent la concrétisation de ce projet.
Fuyant Grenoble à cause de ses sympathies napoléoniennes, Champollion monta à Paris où il se mit à déchiffrer patiemment la mystérieuse écriture égyptienne tout en enseignant parallèlement la discipline de l'histoire.
En 1819, il fut persuadé, après l'observation des papyrus du Livre des morts que le hiératique (écriture cursive dérivant des hiéroglyphes ) n'est qu'une simplification de l'écriture des anciens Egyptiens. A partir de 1821, il parvient après des efforts prodigieux et soutenus à lire, enfin, le nom de «Ptolémée» inscrit sur des cartouches royaux sur la base d'un obélisque et sur un papyrus bilingue. Ne s'arrêtant pas là, il dressa un tableau des correspondances entre les signes hiéroglyphes et hiératiques. Il réussit encore à reconnaître le nom de la reine Cléopâtre, retrouvant en fin de compte les valeurs alphabétiques de onze signes : sept consonnes et quatre voyelles.
«C'est un système complexe, une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique, dans un même texte, une même phrase. Je dirais presque dans un même mot, écrivait-il, alors, dans une lettre à l'un de ses amis.
Deux ans passèrent encore pour que Champollion puisse publier son Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens et ouvrir les portes de l'égyptologie scientifique.
Une consécration bien méritée
Encouragé par ces remarquables résultats obtenus après maints sacrifices et d'âpres efforts continus, Champollion se présenta, en septembre 1822, à l'Académie réunie en assemblée extraordinaire au cours de laquelle il fit un exposé de ses remarquables découvertes. L'année suivante, il publia un ouvrage portant le titre de Panthéon égyptien , suivi, un an plus tard par le Précis du système hiéroglyphique des anciens Egyptiens.
Infatigable et passionné, le grand savant quitta la France pour un long périple dans la presqu'île italienne (1824), où il visita tous les musées et les bibliothèques, pour s'adonner à l'étude de tous les objets (papyrus, obélisques et collections) rapportés de la mémorable expédition de Bonaparte en Egypte. Sollicité par Champollion, le roi Charles X (1824-1830) procéda à l'achat de l'ensemble de la collection des antiquités égyptiennes qui étaient en la possession du consul de Grande-Bretagne, Henry Salt.
Reconnu et respecté, Champollion devint conservateur de la section égyptienne du Musée du Louvre, en 1826, tout en assurant un cours public et gratuit dans le domaine de l'archéologie. Il réalisa, enfin, son vœu : visiter la vallée du Nil où il demeura une année et demie et d'où il reviendra avec une volumineuse documentation et une masses de notes, de documents, de textes et de récits qu'il avait réunis durant son séjour égyptien.
A son retour en France, il reçut une distinction enviée : il est élu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres (à Paris) en plus d'une chaire créée spécialement à son intention au fameux Collège de France.
Il publia tour à tour ses dessins et croquis relevés dans les Monuments d'Egypte et de Nubie (quatre volumes) tout en rédigeant la Grammaire égyptienne et le Dictionnaire égyptien.
Les efforts prodigieux et soutenus durant de longues années eurent raison de ses capacités physiques et de sa santé. Frappé d'une attaque d'apoplexie, il succomba à cette maladie le 4 mars 1832, à Paris. Il avait juste 42 ans et n'avait pu terminer la publication de ses dernières œuvres, tâche dont se chargera son frère Jacques-Joseph à titre posthume.
Jean-François Champollion peut être considéré par ses efforts passionnés pour l'étude des langues anciennes et les résultats sensationnels dans l'interprétation des hiéroglyphes comme l'un des plus grands génies du XXe siècle. On peut même affirmer que l'égyptologie est née avec lui permettant de connaître et de comprendre la nature de l'une des premières civilisations humaines née sur les rives du grand fleuve le Nil.


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