Jeudi 5 février, à 14h30, au centre culturel français d'Alger, Michel Chauvet, ethnobotaniste (Montpellier, France (INRA et Agropolis International) donnera une conférence autour du thème «La biodiversité : enjeu planétaire». Nos principales plantes cultivées ont été domestiquées il y a dix mille ans dans plusieurs centres d'origine, et ont évolué au fil des pratiques paysannes et de leur diffusion dans de nouveaux milieux. La sélection moderne, conduite sur des bases scientifiques par des sélectionneurs (privés et publics) n'a débuté qu'après le XVIIIe siècle et l'émergence de la génétique a ensuite accéléré cette mutation agricole, qui fait que les agriculteurs achètent maintenant surtout des semences sélectionnées qui permettent l'augmentation des rendements, avec la mécanisation et l'intensification de l'agriculture. Ce faisant, on fait disparaître des champs les variétés locales, dont une partie se trouve maintenant dans les banques de gènes. Mais aujourd'hui, on constate un renouveau d'intérêt pour des variétés à haute valeur gustative, produisant des aliments traditionnels ou ayant des caractères technologiques particuliers. Par ailleurs, les changements climatiques et la nécessité d'une agriculture plus économe en énergie nous posent de nouveaux défis. Parmi les publications : Petite flore méditerranéenne. Nos légumes et leurs cousins sauvages. Sommières, Romain Pages, 2007. La Biodiversité, enjeu planétaire. Préserver notre patrimoine génétique. (avec Louis Olivier). Paris. Le Sang de la Terre, 1993. A paraître : Encyclopédie des plantes alimentaires. Ed. Belin. Aïssa Abdelguerfi, docteur en sciences agronomiques, enseignant-chercheur à l'INA interviendra, pour sa part, pour développer le thème de «Les ressources génétiques des blés en Algérie : passé, présent et futur». En Algérie, l'évolution de l'agriculture s'est opérée d'une manière restrictive à l'égard de la grande diversité des blés cultivés et ceci jusqu'à une réduction très dangereuse. Au début du 20e siècle, une multitude de variétés et/ou populations de terroirs étaient cultivées. Depuis la fin des années soixante, la gamme variétale locale a commencé à régresser sous les introductions massives des blés dits à haut potentiel génétique. Actuellement, rares sont les variétés locales maintenues dans le circuit de multiplication et de commercialisation. Des surfaces immenses sont occupées par un nombre très restreint de variétés de blés durs et de blés tendres. Ceci va à l'encontre d'un développement durable et expose le pays à des risques d'accidents, biotiques ou abiotiques, énormes. Devant la globalisation, pour notre survie et pour un développement durable, le retour vers des variétés et/ou des populations de terroirs est une urgence. La mise en relief de nos spécificités culturales et culturelles est indispensable. Aïssa Abdelguerfi est l'auteur principal d'un ouvrage édité par la FAO sur les Espèces fourragères au Maghreb (2002), et de plusieurs publications sur les ressources génétiques. Il est consultant national et international.