La Bourse de Paris s'est ressaisie cette semaine dans un marché qui commence à digérer l'avalanche de mauvaises nouvelles économiques, ce qui pourrait lui permettre à court terme de se maintenir autour de 3.000 points. Sur la semaine écoulée, l'indice CAC 40 a gagné 4,38% pour terminer à 2 973,92 points. Depuis le 1er janvier, il est en baisse de 7,58%. Le marché s'est hissé quasiment au seuil des 3 000 points, palier qu'il avait enfoncé la semaine précédente, porté par deux journées de forte hausse lundi et mercredi, suivies toutes deux par quelques prises de bénéfices. La reprise est venue principalement du secteur bancaire qui a entamé une remontée spectaculaire, soutenu par l'annonce d'importants profits annuels dégagés par la britannique Barclays et d'un bénéfice net d'environ 3 milliards d'euros par BNP Paribas. Fait marquant, ces rebonds ont été enregistrés dans des volumes plus importants, autour de 4 milliards d'euros d'échanges quotidien. Pour Arnaud Riverain, responsable de la recherche chez Arkéon Finance, c'est plutôt un signal positif, mais «ce serait aller vite que de dire que le courant est plutôt à l'optimisme». Reste que selon lui, «on retrouve des variations assez classiques. Après une forte hausse, les investisseurs réalisent des prises de bénéfices logiques». Surtout, le marché a semblé résister à un torrent de mauvaises nouvelles économiques, tant sur le plan des indicateurs que des résultats d'entreprises. Jeudi, par exemple, les ventes de logements neufs aux Etats-Unis ont atteint un plus bas historique, chutant de 14,7% en décembre par rapport au mois précédent, bien plus que prévu par les analystes. «Les chiffres ont été vraiment mauvais mais dès la publication des ventes de logements, on a commencé à voir le marché décrocher avant de se ressaisir assez vite», observe M. Riverain. «C'est peut-être le signal que les opérateurs ont un peu digéré tous les mauvaises nouvelles», explique-t-il. Côté entreprises, les publications aux Etats-Unis et en Europe ont été dans leur grand majorité mauvaises pour 2008, manquant cruellement de visibilité pour 2009, avec à la clef des annonces de milliers de suppressions d'emplois. Pour les analystes de Natixis, «le premier bilan des publications américaines est mitigé mais pas catastrophique comme certains pouvaient l'attendre» «On commence à voir quelle est l'étendue des dégâts», juge M. Riverain, pour qui cependant «le marché semble juger que les cours reviennent à des niveaux cohérents». Le plus dur sera de confirmer la tendance, et de tenir jusqu'au second semestre, qui en dira plus sur un éventuel redémarrage des entreprises et de l'économie. Dans ce contexte, le plan de relance américain est très attendu. Si la Chambre des représentants a adopté mercredi soir le plan de 819 milliards de dollar, les sénateurs républicains se sont engagés à s'y opposer fermement. «Les réponses des gouvernements et des banques centrales ont attiré l'attention des marchés, permettant un plus grand appétit pour le risque», soulignent les analystes de BNP Paribas dans une note. Pour M. Riverain, «il faudra voir si cela se traduit par le retour du consommateur américain au mois de mai et juin». Les investisseurs continueront de prendre la mesure de la récession la semaine prochaine avec en point d'orgue les chiffres de l'emploi de janvier aux Etats-Unis, alors que se poursuivra la saison des résultats.