Le Parti socialiste des travailleurs (PST) a rendu public, hier, dans une conférence de presse tenue en son siège, la décision des instances du parti de ne pas se présenter aux élections présidentielles. Salhi Chawki, le secrétaire général du PST parle «de chances inégales entre les candidats à la présidence quand on sait que le second mandat de Abdelaziz Bouteflika représente déjà le début d'une campagne présidentielle qui a débuté il y a de cela 5 années». Le PST, présent dans 33 wilayas du pays, appelle «les forces politiques à converger tous leurs efforts contre le pouvoir autoritaire, qu'il considère dangereux pour les acquis des travailleurs et des Algériens d'une manière générale». La remise en cause de la liberté de manifester sa colère dans la rue est, de l'avis de Chawki, «une remise en cause des libertés d'expression et de manifestation». Il précise que le moment est venu «de s'unir pour réhabiliter le droit de faire de la politique en Algérie». Rétablir aujourd'hui le dialogue avec la société civile, «c'est réunir les conditions qui permettront au peuple d'aller vers des présidentielles dans la sérénité». Le multipartisme prôné par l'Algérie en 1991 voit de plus en plus ses espaces d'expression rétrécir. Le SG du PST estime que «les 18% de la production nationale en 2003 sont passés à seulement 7% en 2007, une politique libérale qui sanctionne le peuple par la remise en cause de ses acquis socio-économiques». Devant l'absence d'alternative, la jeunesse algérienne sombre dans le désespoir, le PST prône «l'alternative socialiste qui redonnera la confiance et l'égalité des chances aux Algériens». Aussi, devant l'autocritique de la société face au libéralisme, Chawki indique que cette option économique a échoué. Il dénonce le pillage et la corruption dans la société et appelle à la reconstruction du mouvement populaire. Par ailleurs, le MDS qui a récemment tenu son congrès, précise dans un communiqué parvenu à notre rédaction que «les élections présidentielles d'avril 2009 sont une échéance qui remet à l'ordre du jour la question de l'alternance et de la légitimité démocratique». Afin de permettre au Président de pouvoir se présenter aux élections présidentielles une fois de plus, cette formation politique précise que «le pouvoir s'est, en effet, appuyé sur un parlement corrompu et largement discrédité pour amender la Constitution à la sauvette. Des élections verrouillées qui ne laissent pas de place à l'alternance et aggravent dangereusement le désespoir des citoyens qui se sentent plus que jamais exclus du débat et des décisions qui engagent leur avenir». Le communiqué explique que la stabilité et la sécurité de l'Etat et de la société sont mises en péril devant «la promotion des inégalités sociales, la généralisation de la corruption, l'opacité de la gestion des affaires de l'Etat, le rétrécissement des espaces de liberté conquis de haute lutte par les citoyens, l'étouffement de toute opposition, et le recours systématique à l'appareil policier et à la justice, contre les syndicats représentatifs et la société civile». Le MDS rejette donc la tenue de ce scrutin dans sa configuration actuelle et appelle les démocrates à participer prochainement à une conférence nationale pour la résistance citoyenne.