«Après un long débat avec les militants, la direction a décidé de ne pas participer à l'élection présidentielle». Chawki Salhi, le secrétaire général du Parti socialiste des travailleurs (PST) vient ainsi boycotter, à son tour, la présidentielle et lance un appel «aux forces vives» de s'unir pour «lutter contre le pouvoir autoritaire». Le responsable du parti de gauche a exhorté, lors d'une conférence de presse, animée hier au siège de son parti, à Alger, les forces ouvrières à «la lutte» contre «le pouvoir autoritaire». Chawki Salhi a, en outre, répliqué au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lequel avait, lors d'une déclaration aux médias, mercredi dernier, fait savoir que «rien n'empêche les candidats de se présenter». «Vous nous avez empêché de faire de la politique M. Ouyahia. Oui, vous avez empêché les Algériens de faire de la politique, eux qui n'ont plus le droit de se rassembler ou d'organiser des manifestations publiques ; De plus, vous refusez d'accorder des agréments aux partis…», a notamment accusé le secrétaire général du PST, qui avoue cependant que son parti connaît «peut-être des insuffisances» qui ont conduit à son absence sur le terrain. Toujours dans le même sillage, M. Salhi a demandé «l'avènement d'une Assemblée constituante qui prenne en compte les aspirations du peuple algérien». Des aspirations qu'il a résumées aux droits sociaux et une réelle compétition politique. Mais pour cela, le responsable de l'un des derniers bastions des partis de gauche dans notre pays a insisté sur l'union «des énergies en dehors des considérations politiques» l'essentiel, selon lui, est de constituer «une véritable alternative». L'absence de Chawki Salhi à l'élection présidentielle est expliquée par le fait que «les jeux sont faits d'avance» au profit du président Abdelaziz Bouteflika. «La campagne pour le troisième mandat a commencé avec le début du deuxième mandat», accuse Salhi, ajoutant que cette campagne est organisée «à coups de milliards promis aux Algériens». L'orateur a même réclamé la démission du gouvernement, qui, selon lui, «a reconnu son échec». Le PST fera-t-il campagne pour le boycott de cette élection ? «Peu importe le rendez-vous», répond le militant révolutionnaire, qui table sur un fort taux d'abstention. L'essentiel, pour lui, est «la poursuite de la lutte pour faire triompher les causes des couches ouvrières». A. B.