Le président égyptien Hosni Moubarak a espéré hier qu'une accalmie puisse intervenir «peut-être à partir de la semaine prochaine» entre Israël et le Hamas dans la Bande de Ghaza, à l'issue d'un déjeuner avec Nicolas Sarkozy. Lors de ce déjeuner à sa demande, selon l'Elysée, le raïs égyptien, principal médiateur entre les deux camps, a informé le président français de ses efforts pour consolider la trêve précaire en vigueur depuis le 18 janvier. Il a invité M. Sarkozy à ouvrir avec lui la conférence organisée le 2 mars prochain au Caire sur la reconstruction de Ghaza. A la veille des élections législatives en Israël, le Djihad islamique palestinien a annoncé hier la mort d'un de ses militants, tué au cours de la nuit par un bombardement israélien. D'après l'armée israélienne, des soldats ont repéré un militant armé qui tentait de franchir dimanche soir la frontière entre Ghaza et l'Etat hébreu. Les soldats ont ouvert le feu, ce qui a provoqué l'explosion d'une bombe que portait sur lui le militant palestinien, selon Tsahal. L'aviation israélienne a par ailleurs visé tôt lundi matin deux positions d'organisations palestiniennes à Ghaza, en représailles à un tir de roquette dimanche sur le sud d'Israël depuis la bande côtière palestinienne. On ignore si ces raids ont fait des victimes. L'Egypte et la France, qui s'étaient fortement impliquées en janvier dans les tentatives diplomatiques pour mettre fin à la guerre, travaillent sur une trêve d'une durée d'un à deux ans, selon l'Elysée. Cette trêve prolongée serait assortie de conditions telles que la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit, détenu par le Hamas depuis 2006, la réouverture des points de passage entre Israël et Ghaza et la relance du processus de paix, ajoute-t-on de même source. Nicolas Sarkozy pousse fortement à la réunion d'une conférence internationale pour la paix au Proche-Orient, qui remettrait sur la ligne d'horizon l'objectif de création d'un Etat palestinien, prévue pour la fin 2008 par la conférence d'Annapolis de 2007. Paris mise sur la volonté de l'administration Obama de relancer les efforts de paix et sur le gouvernement israélien issu des élections d'aujourd'hui pour atteindre cet objectif. Mais ces efforts pourraient se heurter à un nouveau gouvernement israélien dominé par les faucons. Alors que les derniers sondages donnent l'avantage à Benyamin Netanyahu, partisan d'une ligne dure, Paris se refuse à tout «procès d'intention» au leader du Likoud en attendant de connaître le résultat des élections et ses intentions pour la formation d'une coalition. On rappelle à l'Elysée que les Premiers ministres issus de la droite israélienne ont souvent été à l'origine de progrès importants pour la paix, de Menachem Begin en 1978 avec l'Egypte au retrait unilatéral de Ghaza décidé par Ariel Sharon en 2005. La relance du processus de paix nécessite aussi une réconciliation entre l'Autorité palestinienne et le Hamas. «On ne peut pas négocier la paix avec deux morceaux de territoires palestiniens», rappelle-t-on dans l'entourage du président français.