ArcelorMittal annonce une chute de 42% de son excédent brut d'exploitation (Ebitda) au quatrième trimestre, réduit son dividende de moitié et anticipe un premier trimestre très faible, dans un contexte de fort recul de la demande. L'Ebitda du premier sidérurgiste mondial ressort à 2,81 milliards de dollars, sur le trimestre octobre-décembre, à comparer à un consensus Reuters de 2,24 milliards de dollars. Le sidérurgiste, lui-même, anticipait un Ebitda de 2,5 à 3,0 milliards de dollars. Un an auparavant, l'EBE ressortait à 4,85 milliards de dollars, dopé par l'explosion des cours des matières premières. ArcelorMittal anticipe, pour le premier trimestre 2009, un Ebitda de l'ordre du milliard de dollars, le solde subissant l'impact des réductions de production et de prix. Il juge qu'en termes de profitabilité ce sera un trimestre difficile, durant lequel se poursuivront les réductions de production et le déstockage en Europe, tout en maintenant un taux d'utilisation des capacités de 55 à 60%. Le dividende annuel est ramené à 75 cents par action. Les analystes étaient de plus en plus nombreux à penser que le sidérurgiste ne pourrait tenir son engagement de le maintenir à 1,50 dollar. Le fléchissement de la demande a été particulièrement notable dans l'automobile, et le bâtiment. Le prix de l'acier plat laminé à chaud, employé dans l'automobile, est passé d'un record de 1 125 dollars la tonne, à la mi-2008, à 520 dollars, environ, aux Etats-Unis. Le prix de l'acier employé dans la construction a chuté à 676 dollars la tonne, contre plus de 1 000. La réplique d'ArcelorMittal a été de réduire la production de 35%, et de supprimer 9 000 emplois administratifs, soit 3% de ses effectifs. ArcelorMittal a ajouté qu'il était bien parti pour réduire sa dette nette de 10 milliards de dollars, d'ici la fin de l'année, après avoir vendu sa participation dans l'entreprise allemande Dillinger Hütte, en décembre, pour un milliard de dollars environ. La dette globale, nourrie par une multitude d'acquisitions durant le boom des matières premières, s'est réduite à 26,5 milliards de dollars, contre 32,5 milliards de dollars à la fin du troisième trimestre. De fait, le marché a pris en compte cet effort de réduction de la dette, le swap de défaut de crédit (CDS) à cinq ans sur ArcelorMittal ressortant à 910 points de base, selon des données Markit, contre un pic de 1 525 pdb à la fin 2008. L'action ArcelorMittal a gagné 19% environ, sur un an, mais elle a perdu autour de 8% mardi.