Le pessimisme reste de mise, ce vendredi, à Wall Street. Les indices new yorkais ont, en effet, ouvert à la baisse alors que le Dow Jones est retombé, jeudi, à son plus bas niveau depuis octobre 2002, sous la barre des 7 500 points. Les inquiétudes, récurrentes, sur l'état de santé des grandes banques américaines et les perspectives, moroses, du secteur de la distribution pèsent sur les marchés. La conjoncture économique s'assombrit, elle, de jour en jour et peu d'investisseurs croient, désormais, à un succès du plan de relance de l'économie, de 787 milliards de dollars, promulgué en début de semaine par Barack Obama. Vers 19h30, le Dow Jones cède 2,45%, à 7 283 points, le Nasdaq abandonne 1,46%, à 1 422 points, et le S&P 500 perd 2,60 %, à 759 points. Du côté des valeurs, General Motors plonge de 23,50%, à 1,53 dollar, au plus bas depuis 71 ans. L'ancien premier constructeur automobile mondial, désormais devancé par le japonais Toyota, voit, ainsi, sa capitalisation passer sous la barre du milliard de dollars. Le groupe, en grandes difficultés financières, a prévenu, mardi, le Congrès américain qu'il pourrait, encore, avoir besoin de 16 milliards de dollars pour mener à bien sa restructuration. Le géant de Détroit a déjà reçu 13,4 milliards de dollars, dont 4 milliards ce mardi. GM a annoncé 47 000 suppressions d'emplois en 2009, dont 26 000 hors des Etats-Unis. Il a, déjà, annoncé la suppression de 10 000 postes administratifs et l'ouverture d'un guichet de départ pour ses 62 000 salariés affiliés à l'UAW, le principal syndicat du secteur automobile. La dégringolade de Bank of America et de Citigroup se poursuit. Les deux banques américaines sont victimes de rumeurs persistantes, et grandissantes, de nationalisations. Elles chutent, respectivement, de 16,28%, à 3,29 dollars et de 17,53%, à 2,07 dollars, après avoir déjà plongé de 14 %, jeudi. Des rumeurs renforcées, ce vendredi, par les déclarations de Christopher Dodd. Le président de la commission bancaire du Sénat estime, en effet, que ce scénario pourrait être nécessaire. Le mois dernier, Bank of America a publié sa première perte trimestrielle en 17 ans, pénalisée par la reprise de Merrill Lynch. Citigroup, assommé par les créances douteuses et les actifs toxiques, a perdu 28,5 milliards de dollars, au cours des 15 derniers mois. Elles ont, chacune, reçu 45 milliards de dollars d'aides publiques, ces derniers mois. Dans leur sillage, JPMorgan recule de 5,92%, à 19,38 dollars et Wells Fargo cède 12,57 %, à 10,50 dollars. Les deux dernières banques d'affaires de Wall Street, Goldman Sachs et Morgan Stanley, abandonnent, respectivement, 3,03% à 82,95 dollars, et 5,22 %, à 18,89 dollars. American International Group, l'ancien premier assureur mondial, se replie de 11,86%, à 52 cents. Sur le secteur de la distribution, Lowe's perd 2,89%, à 16,49 dollars. Le numéro deux américain des magasins de bricolage et d'aménagement intérieur a accusé un repli de 60% de ses profits, au titre de son quatrième trimestre, à 162 millions de dollars. Une performance légèrement inférieure aux attentes des marchés, avec un bénéfice par action (BPA) de 11 cents, inférieur d'un cent au consensus. Pour le trimestre en cours, le groupe attend entre 23 et 27 cents de profits par titre, contre 31 cents escomptés jusque-là par les analystes. Son concurrent Home Depot, leader du marché américain, laisse, de son côté, 1,29% à 19,90 dollars. J.C. Penney recule de 1,54%, à 14,69 dollars. La troisième chaîne américaine de grands magasins a, pourtant, dégagé un bénéfice net supérieur aux attentes, en baisse de 51%, à 211 millions de dollars. Hors exceptionnels, il ressort à 94 cents par action, deux cents de mieux que les anticipations des marchés. Mais les marchés sanctionnent les prévisions du groupe, qui s'attend à une perte comprise entre 20 et 30 cents, au premier trimestre, de son nouvel exercice. J.C. Penney serait, alors, dans le rouge pour la première fois en cinq ans. Ses homologues se replient, également, ce jeudi : Sears perd 0,43%, à 37,31 dollars et Macy's cède 0,91 %, à 7,59 dollars. Après être tombé, jeudi, à son plus bas niveau en 13 ans, General Electric passe sous la barre des 10 dollars, ce vendredi. Le conglomérat géant, considéré, de par sa diversité, comme représentatif de l'activité américaine, fait les frais des inquiétudes liées à la conjoncture économique mondiale. Il chute de 6,76 %, à 9,38 dollars. D'autres groupes diversifiés connaissent le même sort, comme United Technologies et 3M qui abandonnent, respectivement, 1,77 %, à 43,93 dollars et 1,15% à 46,53 dollars. En fait, les compagnies pétrolières qui pèsent sur les indices, en raison de leur forte capitalisation, reculent également, au lendemain d'un très net rebond des cours du pétrole provoqué par la baisse suprise des stocks américains de brut. Exxon Mobil perd 1,34 %, à 71,25 dollars, Chevron cède 2,23%, à 65,19 dollars et ConocoPhillips affiche un repli de 3,16%, à 40,47 dollars.