Wall Street a à nouveau fini en baisse lundi avec un indice Dow Jones au plus bas depuis 12 ans, les investisseurs craignant que le plan de stabilisation bancaire ne soit pas suffisant pour éviter une nouvelle détérioration de la conjoncture économique. Le Dow Jones et le Standard & Poor's 500, l'indice de référence des gérants de fonds, ont fini à leur plus bas niveau depuis le printemps 1997. Le Dow a chuté de 3,41% ou 250,89 points à 7.114,78 points. Le S&P a reculé de 3,47% ou 26,72 points, à 743,33 points, tandis que le Nasdaq Composite dégringolait de 3,71% ou 53,51 points à 1.387,72 points. Quelque 10.000 milliards de dollars de capitalisation boursière sont partis en fumée depuis le dernier record de clôture en octobre 2007. Les investisseurs avaient dans un premier temps accueilli favorablement des articles de presse rapportant que Washington comptait transformer une importante partie de ses 45 milliards de dollars d'actions préférentielles Citigroup en actions ordinaires, mais l'incertitude a refait surface et le marché s'est enfoncé dans le rouge. Les inquiétudes sur les résultats 2009 ont également contribué à la déroute alors que les investisseurs craignent une baisse des dépenses de consommation et des investissements des entreprises. Autre coup porté aux industrielles et notamment aux technologiques, Morgan Stanley a abaissé ses prévisions de vente 2009 et 2010 pour les PC. Ajoutant à la morosité, la chaîne de télévision CNBC a annoncé que l'assureur AIG pourrait être contraint à la faillite si de nouvelles discutions en cours avec les autorités ne permettaient pas de débloquer de nouveaux fonds. International Businesse Machines (IBM) a perdu près de 5% à 84,37 dollars, Hewlett-Packard 6,27% à 29,28 dollars et Apple 4,66% à 86,95 dollars. Honeywell International a abandonné 3,81% à 27,74 dollars. Le groupe industriel a confirmé lundi sa prévision de résultat pour 2009 mais légèrement abaissé son estimation de chiffre d'affaires dans un environnement économique qualifié de «beaucoup plus difficile». General Electric, dont les activités vont de la finance à l'industrie, a chuté de 5,65% à 8,85 dollars après avoir touché son plus bas niveau depuis 13 ans à 8,78 dollars. Deutsche Bank a réduit de près d'un tiers son objectif de résultat sur le groupe et indiqué que le niveau de dividende de la société pourrait être menacé au second semestre 2009. U.S. Steel a fini en repli de 13,2% à 21,53 dollars, tandis que l'indice S&P des matériaux reculait de 6,24%. Citigroup a timidement repris 9,74% à 2,14 dollars et Bank of America 3,17% à 3,91 dollars. Elles avaient dégringolé chacune de plus de 35% vendredi. Le marché a craint des nationalisations de banques mais a semblé un temps rassuré quand la Maison blanche a réaffirmé qu'un système bancaire aux mains du secteur privé régulé par le gouvernement restait la meilleure façon de faire. Depuis le début de l'année, le Dow a perdu 18,9%, le S&P 17,7% et le Nasdaq Composite 12%.