,La France a défendu son controversé retour complet dans l'Otan, que devait officialiser Nicolas Sarkozy hier après-midi, en assurant, après quatre décennies d'une voie singulière tracée par de Gaulle, qu'il ne mettait pas en cause son indépendance et renforçait l'Europe de la défense. «J'entends dire que si nous étions dans le commandement intégré de l'Otan cela remettrait en cause notre indépendance. Soit c'est de la mauvaise foi, soit c'est de l'incompétence», a lancé le ministre de la Défense, Hervé Morin, lors d'un colloque de la Fondation sur la recherche stratégique (FRS) à l'Ecole militaire à Paris. Ce forum devait être clôturé par un discours du président de la République consacrant le retour complet de la France dans l'Alliance atlantique. L'Otan de 1966, quand le général de Gaulle avait claqué la porte du commandement intégré au nom de la souveraineté de la France et de l'indépendance de sa force de dissuasion nucléaire naissante, «n'est pas celle de 2009», a fait valoir M. Morin. «Nous participons quand nous voulons (aux opérations de l'Alliance), avec le niveau de forces que nous voulons et nous décidons de nous équiper en fonction de choix nationaux», a-t-il dit, plaidant pour «un partenariat transatlantique rénové entre une Amérique ouverte aux autres et une Europe qui se renforce». L'Alliance, si elle est «une machine éprouvée d'actions militaires en commun», reste aussi «une école de stratégie sous influence de la pensée américaine», a rétorqué l'ex-ministre socialiste de la Défense, Alain Richard. Le choix de la réintégration aura «un coût diplomatique», a-t-il estimé, en évoquant une perte d'influence.