Ce documentaire de 30 mn sur la vie de l'un des pionniers de la BD nationale revêt un caractère exceptionnel de ce personnage connu à travers ses planches. Slim est un journaliste, caricaturiste de presse et bédéiste, il est né le 15 décembre 1945 à Sidi Ali Benyoub (près de Sidi Bel-Abbes) dans l'Ouest de l'Algérie. Auteur de nombreux albums BD distribués en Algérie et en France, Slim collabore avec de nombreux journaux et magazines internationaux (L'Humanité (Paris) en 1995/1996/1997. Il participe également à la création artistique des campagnes publicitaires de grands groupes mondiaux. Ses personnages Bouzid, Zina et le Gatt M'digouti ont été créés en 1964 à Alger. La rencontre du couple se fait non loin de Oued Tchicha. Mais Bouzid est un aventurier, il ne se mariera probablement jamais avec sa belle. Il y a aussi le Fidèle ami de Bouzid, «Ameziane» un kabyle très sympathique avec son accent. Il y a également l'ennemie de Bouzid, le méchant «Sid Esadik» un intégriste notoire qui déteste Bouzid (El-Besbesi). Tout au long de la projection la caméra de Beskri nous fait découvrir un Slim tout autre que celui que nous connaissons, un homme d'une franchise exceptionnelle d'ailleurs les différents plans de son visage qui enveloppent tout l'écran comme pour nous narguer, il raconte presque sans aucune retenu ses joies comme ses premiers déboires de jeunesse ou il ose révéler «qu'il est un anticonformiste du fait qu'a aucun moment il n'a pu travailler en équipe ». La caméra s'invite dans l'antre de Slim, elle le dévisage, presque insolente et le travelling fait le reste. Et peut-être pour la première fois, le réalisateur a, quant à lui osé introduire de nouvelles techniques telles que la narration qui accompagne Slim et que ce dernier écoute et y répond sans y être invité. Le narrateur qui n'est autre que Abderrahmane Danoun avec une voix extraordinaire et une diction parfaite et presque envoûtante mis une ambiance terrible qui a subjugué un public déjà conquis part tant. Durant toute la projection les images d'une extraordinaire beauté défilent et laissent apparaître un HIC resplendissant qui savoure sa présence, car il a eu le mérite d'être choisi lui, un jeune de parler de Slim son aîné. Le HIC a sans aucune passion ni fioriture parlé de Slim de son parcours avec simplicité et énormément de respect. Puis soudain on tressailli sur ce siége lorsque le réalisateur met en exergue la décennie noire et le départ de nos artistes vers l'étranger et l'assassinat de nombreux intellectuels qui ont décidé de rester. Les images qui défilent sous nos yeux nous font plonger durant quelques secondes qu'il ne faut jamais oublier ceux qui ont payé de leur vie pour que l'Algérie démocratique se perpétue au-delà des intérêts occultes. Quant à la caméra elle fixe Slim dans ses moindres mouvements à tel point que parfois elle devient agaçante mais généreuse à souhait. Slim est suivi discrètement et là on découvre un homme au large sourire sans ambages qui raconte sa vie sans aucune contrainte. Le bouquet et sans contexte l'image en 3D qui vient s'ajouter sur la table ou Slim ou Zina répond par des bulles à son créateur. En seulement 30 minutes durée du documentaire il nous a semblé que nous avons vécu durant des années avec Slim c'est un véritable bonheur qui a dit que l'Algérie n'as pas de bons réalisateurs Bravo M. Beskri.