Comme de coutume, des chiffres ont été avancés par ces responsables pour montrer la situation inquiétante dans laquelle se débat cette filière. «Nous n'avons pas vraiment avancé en termes de développement et de diversification de nos exportations hors hydrocarbures», a lancé Mohamed Benini, directeur général de l'Agence algérienne de promotion du commerce extérieur (Algex). Voulant appuyer ses propos, M. Benini a précisé que durant les dix premiers mois de l'année 2009, les exportations algériennes hors hydrocarbures ont baissé de 40% par rapport à la même période de l'année précédente. Elles ont été ramenées, ainsi, de 1,6 milliard de dollars à 900 millions de dollars. Le directeur d'Algex a fait rappeler qu'en 2008, l'Algérie a, pour la première fois, enregistré une avance dans ce secteur en atteignant deux milliards de dollars. Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Zohir Benslim, est allé dans ce sens. «L'Algérie accuse du retard en la matière, car son ouverture au commerce extérieur est encore récente. Or, il faut des années et des années pour pouvoir développer ce créneau», a-t-il dit en substance. M. Benslim a, également, relevé «le retard dans l'installation effective du Conseil national consultatif pour la promotion des exportations, dont la création remonte, pourtant, à 2004». Cette structure est placée sous la houlette du chef du gouvernement et sa mission est de définir une politique de développement des exportations hors hydrocarbures en Algérie. Il a, aussi, relevé l'inefficience du Fonds national de soutien pour la promotion de ce type d'exportation. M. Tarikat, directeur général de la Compagnie d'assurance et de garantie des exportations (Cagex), a, pour sa part, soulevé la carence en termes de nombre d'exportateurs, en avançant le chiffre de pas moins de 900 exportateurs. «Avec ce peu d'exportateurs, le mouvement d'exportation ne pourra pas voir le jour», a-t-il souligné. Pour augmenter le volume de nos exportations, il s'avère important, préconise M. Tariket, de passer par la réhabilitation des PME –PMI algériennes. L'élaboration d'une stratégie nationale constitue l'autre maillon fort pour promouvoir ce créneau. La formation des spécialistes contribuera aussi à son développement, selon Abdelmalek Serrai, expert international, qui déplore la déperdition de certains produits algériens exportables. Cependant, ces acteurs économiques ont salué les dernières dispositions prises par la loi de finances complémentaires 2009, encourageant la promotion de la production nationale et la diminution des importations.