Les exportations hors hydrocarbures de l'Algérie demeurent très faibles par rapport aux exportations du pays en pétrole et en gaz. C'est une préoccupation majeure pour les pouvoirs publics qui tentent coût que coûte de promouvoir la production nationale. Les recettes exportations hors hydrocarbures de l'Algérie pourraient atteindre 4 milliards de dollars d'ici à 2011. Hier, une rencontre débat a été organisée au centre de presse d'El Moudjahid, à laquelle ont pris part le DG l'Algex, M. Mohamed Bennini, le DG de la Cagex, M. Djilali Tariket et le DG de l'Anexal, M. Benslime. Chacun des intervenants a donné son point de vue sur la situation. M. Bennini a affirmé que " l'Algérie pourrait promouvoir ses exportations en introduisant des améliorations de fond, notamment en termes de logistique " et d'ajouter que " nous n'avons pas avancé en matière de développement des exportations hors hydrocarbures ". Chiffres à l'appui, en 2008 le montant des exportations hors hydrocarbures a été estimés en termes de valeur à 2 milliards de dollars seulement. Le DG l'Algex a estimé que "l'accompagnement des entreprises sur les marchés extérieurs reste insuffisant et manque de professionnalisme". Sans compter qu'il y a "une frilosité des entreprises à aller sur les marchés extérieurs, y compris pour faire de la prospection, connaître l'évolution des marchés et les nouvelles pratiques".La défaillance, selon lui, est observée à tous les niveaux, "qu'il s'agisse des administrations publiques qui doivent faciliter les déplacements des hommes d'affaires à l'étranger, de l'accompagnement financier de l'Etat pour amortir les frais de déplacement ou des entreprises elles-mêmes qui ne se déplacent pas facilement mais souhaitent souvent être totalement prises en charge". Par ailleurs, a souligné le responsable, "jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons pas eu suffisamment de volets exportation, aussi bien au niveau des dispositifs d'investissement, des dispositifs de mise à niveau avec l'UE, que des accompagnements des institutions comme la nôtre, pour pouvoir dire que nous avons effectivement aidé l'entreprise à se mettre à niveau pour accéder au marché extérieur dans les mêmes conditions que les concurrents étrangers". Selon M. Bennini, pour qui des décisions courageuses s'imposent afin d'alléger la facture à l'export, le surcoût du transport est dû essentiellement à l'insuffisance des dessertes maritimes et aériennes disponibles à travers les réseaux des compagnies algériennes de transport, y compris à l'intérieur du pays, alors que le Fonds spécial de soutien aux exportations ne subventionne plus les frais de transport comme avant (de 50 à 80 %, selon le produit). L'impératif, d'après le porte-parole des exportateurs, M. Benslim, est d'" instituer une politique d'appui et de soutien aux exportations ", M. Benslim estime nécessaire la mise en place de comptoirs commerciaux à l'étranger en encourageant l'entreprise algérienne à s'implanter directement sur d'autres marchés. Il a parlé carrément d'absence de stratégie nationale en matière de promotion des exportations hors hydrocarbures. L'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (UE), censé promouvoir le commerce extérieur national en augmentant le volume des exportations hors hydrocarbures, n'a pas profité aux exportateurs algériens, constate-t-il. Il estime que l'Etat doit d'abord commencer par la réhabilitation des PME et PMI et d'instaurer une stratégie à l'exportation. Par contre, le DG de la Cagex a évoqué un autre facteur qui entrave le développement des exportations hors hydrocarbures, à savoir la crise financière qui a fait baisser la demande. " Beaucoup d'exportateurs algériens ont perdu des part de marché à cause de la crise économique qui sévit le monde " constate-t-il. Il a abordé également l'absence d'un vrai mouvement d'exportateurs, dont nombre est de 700, " les exportateurs doivent se redéployer ". Il a recommandé aussi d'aller vers une approche technicienne et former des spécialistes dans le domaine de l'emballage, de la qualité, de la chaîne du froid et du conseil à l'exportation. Nassima Bensalem