, C'est à l'initiative de l'association culturelle Patrimoine et en collaboration avec le ministère de la Culture que ces 6esJournées internationales du film d'animation se sont ouvertes, en présence d'une assistance appréciable. Placée sous le thème «L'Afrique s'anime», cette manifestation a pour objectif essentiel de montrer au public les dernières nouveautés en matière de films d'animation. Ainsi, dans le prolongement de l'esprit de la deuxième édition du Festival panafricain, la majorité des films programmés viennent du continent noir, dont le Niger, Congo, Burkina-Faso, Kenya, Sénégal, Madagascar, Tunisie, Maroc. D'autres pays occidentaux se distingueront, également, par une programmation riche tels que la France, la Belgique, le Danemark, les Etats Unis. Cette première soirée inaugurale a permis aux organisateurs de revenir sur la genèse de leur association. Une association qui a été créée en 1995 mais qui active d'une façon effective dans le film d'animation depuis 2004. Dans son discours inaugural, le président de l'association Patrimoine, M. Toufik Fadel, a révélé que le film d'animation en Algérie existe d'une façon certaine avec un niveau exceptionnel. «Il y a des compétences en Algérie. Preuve en est : nous tentons de créer chaque année des ateliers qu'on essaye de développer au sein de l'Ecole supérieure des beaux-Arts d'Alger et à l'ISMAS. Notre souhait reste que l'Ecole des beaux-arts introduise dans son programme un cursus en film d'animation», dira-t-il. Au cours de cette soirée inaugurale, le doyen des réalisateurs africains, Moustapha Alassane, a été honoré par un diplôme et un trophée. Né en 1940, Moustapha Alassane, mécanicien à l'origine, découvre les techniques du cinéma aux côtés de Jean Rouch (qui lui donnera un rôle dans son film Petit à petit en 1971). Il travaille également au Canada avec Norman McLaren sur le cinéma d'animation, un genre qui lui plaît puisqu'Alassane réalise le premier dessin animé africain : La Mort de Gandji. Le long-métrage FVVA: Femme, villa, voiture, argent, une satire de moeurs dénonçant l'arrivisme des nouveaux riches en Afrique, est récompensé à la première édition du FESPACO et contribue à faire du Niger un pays qui compte dans le paysage cinématographique des années 1970. Pour Alassane, le cinéma peut et doit servir à modifier la mentalité de la masse. «Chacun de mes films touche à la politique, ne serait-ce que parce qu'il suscite un intérêt auprès de la masse et est susceptible de lui faire prendre conscience de sa culture. Je pense que, pour le moment, le cinéma n'a pas suffisamment prouvé au monde que l'Afrique a une culture propre. Il doit pouvoir éveiller la conscience du spectateur sur des problèmes spécifiquement africains et guider l'Afrique dans une direction plus viable.» Il est à noter que le programme compte des courts et des longs-métrages qui seront présentés en exclusivité. Les matinées sont consacrées aux ateliers de réalisation de films d'animation en stop motion et en pixillation. Aujourd'hui, les mordus du film d'animation pourront découvrir des films assez récents. A partir de 14h, une séance de projection adulte est proposée avec, entre autres, A bottle Lifebé du Sénégalais Pinaaning Ibrahima, L'Arbre des esprits du Burkinabé Cilia Sawadodgo, le Lièvre et le singe de Jean Faso. Cette série de projection sera suivie par une deuxième séance enfants avec, notamment, le long métrage de Jean François Laguion le Château des singes.